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Mort de la soprano américaine Judith Nelson

La soprano américaine fut l'une des voix du renouveau de la musique baroque dans la seconde moitié du XXe siècle.

Par Marie-Aude Roux

Publié le 12 juin 2012 à 14h26, modifié le 12 juin 2012 à 14h26

Temps de Lecture 2 min.

La soprano américaine, Judith Nelson, qui fut l'une des voix du renouveau de la musique baroque dans la seconde moitié du XXe siècle, est morte le 28 mai à l'âge de 72 ans à Albany (Etat de New-York) au terme d'un combat de douze années contre la maladie d'Alzheimer.

Dotée d'un timbre cristallin, Judith Nelson avait enchanté par le naturel et la simplicité de son art et de sa personne. " Je l'avais rencontrée grâce à William Christie, se souvient le contreténor et chef d'orchestre René Jacobs, Judith et moi étions les deux chanteurs de l'ensemble Concerto Vocale. Nous faisions un répertoire alors peu usité : les duos de chambre italiens. Judith possédait une sensualité idéale pour cette musique et une vraie intelligence du texte. Je me rappelle d'un Tanti strali al sen mi scocchi de Haendel, où il me semble que nous avions atteint le ciel ".

René Jacobs évoque aussi l'humour et l'élégante autodérision de cette grande dame qui pouvait parler de sa maladie en disant à quelqu'un qui venait la saluer familièrement : " Je suis censée vous reconnaître mais je ne vous reconnais pas ! " Née le10 septembre 1939 à Evanston (Illinois), près de Chicago, dans une famille de musiciens, Judith Nelson avait débuté dans les choeurs du Collège St. Olaf à Northfield dans le Minnesota. En 1962, elle était partie à l'université de Berkeley, où son mari avait un poste de professeur de littérature. Elle était entrée dans les chœurs du Collegium de l'UC Berkeley.

C'est après avoir étudié au Studio der frühen Musik de Francfort avec Andrea von Ramm puis à Berkeley avec Martial Singher, que Judith Nelson avait décidé de se consacrer au répertoire baroque. Emigrée à Londres, elle y rencontrera les futurs grands de la musique baroque - Christopher Hogwood, John Eliot Gardiner, William Christie, René Jacobs et la musicologue et collectionneuse Geneviève Thibault de Chambure, qui deviendra son " ange gardien " parisien.

Judith Nelson chante Haendel avec l'Academy of Ancient Music de Christopher Hogwood, se produit au sein du Concerto Vocale, avec René Jacobs, William Christie, et Wieland Kuijken. Elle fera ses débuts sur scène à l'Opéra de Bruxelles en 1979 en Drusilla dans la version du Couronnement de Poppée de Monteverdi reconstituée par Alan Curtis.

Rentrée à San Francisco, Judith Nelson sera l'un des membres fondateurs du Philharmonia Baroque Orchestra. Avec la claveciniste Laurette Goldberg et l'actrice Rella Lossy, Judith Nelson formera le Trio élisabéthain. Rejoint par la soprano Anna Carol Dudley, le quatuor, rebaptisé Tapestry, concocte des spectacles alliant littérature et musiques de la Renaissance et de l'ère baroque. Judith Nelson aimait aussi interpréter la musique anglaise et américaine. Elle a quelque 70 enregistrements à son actif (dont beaucoup avec son amie, la soprano britannique Emma Kirby), la plupart chez Harmonia Mundi et L'Oiseau-Lyre. On notera en particulier son rôle dans Le Messie de Haendel gravé par Christopher Hogwood dans l'abbaye de Westminster en 1980 pour la BBC et disponible en DVD (Kultur label) ou dans The Fairy Queen de Purcell - l'un de ses compositeurs favoris - avec John Eliot Gardiner chez Archiv Produktion paru en 1987. 

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