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Jan 03

Joseph, De Gaulle, et l’émotion.

Faut-il exprimer ou réprimer ses émotions ?

Voici une question qui concernerait surtout les hommes. Sommés de renoncer à réprimer leurs émotions. En particulier de la part d’un courant actuel qui rejette avec véhémence les stéréotypes de la virilité.

Je veux prouver qu’il y a d’autres alternatives. Mais aussi que parfois on est piégé par le vocabulaire.

Ne pleure pas ! Soit fort! Mon garçon.

Oui c’est vrai, il vaut mieux parfois éviter de pleurer, ce n’est pas une question de virilité.

 Vous connaissez Joseph?

le personnage de la Bible. Un des douze fils de Jacob. Vendu par ses frères à une caravane qui se rend en Egypte, il y est revendu comme esclave. Mais grâce à ses talents, il devient grand vizir du Pharaon.

 Bien des années plus tard ses frères viennent en Egypte chercher des vivres car c’est la famine. Ils ne reconnaissent pas Joseph, mais Joseph les reconnait. Il ne leur dit pas.

« Alors Joseph se retira pour pleurer ».

 Joseph ne peut contenir son émotion mais il ne veut pas la montrer : il se retire pour pleurer et il revient après. Pourquoi ?

 Parce qu’il a un plan. Le fait de manifester son émotion devant ses frères dévoilerait son identité et pourrait contrarier son plan. Ce n’est pas la seule fois que Joseph pleure, Jacob aussi son père pleure plusieurs fois dans le récit de la Bible.

Mais il est des circonstances, où manifester son émotion parasite l’action que l’on veut mener, représente un danger pour le projet que l’on mène à bien.

Et maintenant De Gaulle !

 Le 26 août1944 à Paris, une foule de parisiens descend les Champs-Élysées à Paris, l’émotion est énorme, la joie, mais aussi les larmes. Et puis De Gaulle prononce un discours qui comprend cette phrase archi connue : Paris outragé Paris brisé Paris martyrisé mais Paris libéré…

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Son discours est sous-tendu par l’émotion, elle s’amplifie dans cette courte minute, et résonne dans l’émotion de la foule. C’est une émotion partagée.  Mais c’est parce qu’elle est contenue, qu’elle donne toute la puissance à son expression, et que cela devient un grand moment de communion.

Et la communication bienveillante (non-violente) ?

Dans le principe de la communication bienveillante on exprime ce qu’on ressent à son partenaire, à son interlocuteur, ce que tu m’as me fais de la peine voilà ce que je ressens et je souhaite que… bien ce principe vaut dans une relation entre deux personnes sur un pied d’égalité, dans deux positions symétriques.

 Par contre entre par exemple le père ou la mère et ses enfants et le professeur et ses élèves cela risque d’être déplacé. Car c’est une relation dissymétrique. L’enfant a besoin de trouver chez l’adulte de la stabilité, un repère, ce qui exclut d’être soumis à ses émotions, mot dont l’étymologie indique à mouvement, ce qui est dit aussi par cette expression à propos de la colère : « il est hors de lui! » Mais même la colère peut être maîtrisée et exprimée, à ne pas confondre avec la rage, la colère exprimée sans frein.

Sinon les enfants ressentent que l’adulte n’est pas à sa place, et ils s’en détournent, cessent de le respecter. Parce qu’il ne répond pas à leur besoin de repères. Le(la) professeur( e ), le père ou la mère, a une mission, voilà pourquoi ils doivent maîtriser leur émotion.

Choisir entre réprimer ou exprimer? C’est s’enfermer.

 Joseph avait un plan, De Gaulle avait une direction, le professeur, l’adulte, le parent, a une mission. Cela peut être une femme, Angela Merkel, Indira Gandhi,Theresa May. Cela impose de maîtriser, contrôler, contenir, son émotion.

Cela s’apprend.

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