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Départ des Britanniques, retour des députés « gelés » : ce que le Brexit va changer au Parlement européen

Vingt-sept députés « gelés » depuis leur élection, dont cinq Français, vont pouvoir siéger au Parlement européen à partir de février.

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Publié le 17 janvier 2020 à 17h06, modifié le 18 janvier 2020 à 10h50

Temps de Lecture 1 min.

Les sièges des eurodéputés britanniques lors de la première séance plénière du Parlement européen, le 2 juillet 2019.

Après mille trois cent dix-huit jours de débats houleux, le Royaume-Uni devrait finalement quitter l’Union européenne (UE) le 31 janvier. Parmi les innombrables conséquences pratiques et symboliques de ce Brexit, il en est une qui intéresse plus particulièrement Bruxelles : la réattribution des sièges au Parlement européen.

Le 31 janvier, les 73 eurodéputés britanniques élus en mai 2019 dans un scrutin inattendu et surréaliste, en plein psychodrame du Brexit, vont devoir plier bagage, après sept mois de mandat. Mais leurs sièges au Parlement européen ne resteront pas tous vacants. Vingt-sept vont être réattribués à des eurodéputés d’autres nationalités, élus au printemps 2019 mais qui ne siégeaient pas en attendant le Brexit. Ces élus dits « gelés », qui ont hérité du sobriquet de « députés Picard », feront leur entrée dans l’hémicycle dès le mois de février.

Pourquoi seulement 27 entrants alors que 73 sièges seront libérés ? En raison des règles complexes de répartition des sièges entre les pays européens, qui doit respecter les équilibres démographiques et prévoir une « réserve » en cas d’entrée de nouveaux pays, sans jamais dépasser le plafond de 751 députés.

Nombre de sièges d'eurodéputés gagnés à la faveur du Brexit

La France sera, comme l’Espagne, le premier bénéficiaire de ce « mercato », avec cinq nouveaux élus. Ceux-ci ont déjà été désignés, en fonction des scores obtenus aux élections de mai 2019. Deux sont issus de La République en marche, et les trois autres du Rassemblement national, d’Europe Ecologie-Les Verts et du Parti socialiste.

Ilana Cicurel (CC BY-SA 3.0/Geoffroy Lasne)

Ilana Cicurel (CC BY-SA 3.0/Geoffroy Lasne)

Ilana Cicurel

La République en marche (LRM)

47 ans

Ancienne journaliste et directrice générale de l'Alliance israélite universelle, elle est désormais avocate dans le cabinet parisien ML&A et membre du bureau exécutif de la République en marche.

Sandro Gozi (AFP/Gabriel Bouys)

Sandro Gozi (AFP/Gabriel Bouys)

Sandro Gozi

La République en marche (LRM)

51 ans

Ancien conseiller, élu puis ministre italien, engagé sous les couleurs du Parti démocrate (gauche), il s'est engagé auprès de la République en marche à l'occasion des européennes de 2019. Nommé conseiller d'Edouard Philippe à Matignon en août 2019, il a démissionné deux mois plus tard, après la révélation d'un autre contrat de consultant avec le premier ministre de Malte, Joseph Muscat.

Claude Gruffat (Twitter)

Claude Gruffat (Twitter)

Claude Gruffat

Europe Ecologie-Les Verts

62 ans

Ancien directeur de magasin bio, il est le président de la coopérative Biocoop depuis 2014.

Jean-Lin Lacapelle (AFP/Joel Saget)

Jean-Lin Lacapelle (AFP/Joel Saget)

Jean-Lin Lacapelle

Rassemblement national

52 ans

Membre du FN depuis les années 1980, il a été conseiller régional FN du Centre de 1998 à 2010. Après un passage de cinq ans dans le privé (chez Danone, Carbury et L'Oréal), ce proche de Marine Le Pen est revenu au FN en 2015, comme cadre chargé des fédérations et conseiller régional d'Ile-de-France.

Nora Mebarek (Twitter)

Nora Mebarek (Twitter)

Nora Mebarek

Parti socialiste

47 ans

Ancienne collaboratrice politique, elle était jusqu'à présent chargée de mission sur des programmes de rénovation urbaine dans une collectivité territoriale. Elle est également patronne de la fédération des Bouches-du-Rhône du Parti socialiste, conseillère municipale à Arles et vice-présidente de l'agglomération (un mandat qu'elle devra abandonner pour siéger au Parlement européen).

La droite et l’extrême droite boostées

Le départ des 73 députés britanniques va aussi légèrement modifier les équilibres politiques du Parlement européen. En effet, les différents groupes (libéraux, socialistes, écologistes, souverainistes, etc.) vont chacun perdre leurs élus britanniques, sans forcément récupérer autant de « députés Picard » pour renflouer leurs rangs.

Evolution des rapports de force au Parlement européen

Le grand gagnant de ce remaniement post-Brexit est le groupe de droite conservatrice PPE , qui gagnera cinq sièges.

Le groupe d'extrême droite Identité et Démocratie (ID) , auquel appartient le Rassemblement national, va également ravir la place de quatrième force politique aux Verts , qui perdent sept sièges.

La gauche, déjà très affaiblie à l’issue du scrutin européen de mai 2019, va voir son poids encore décroître au Parlement après le Brexit : les sociaux-démocrates du S&D vont perdre six sièges, contre un pour la gauche radicale (GUE/GNE ).

Le Brexit n’aura toutefois pas de grande conséquence pratique sur le fonctionnement des institutions européennes, où tous les postes de responsabilité sont déjà attribués :

  • Au Parlement, la coalition de la droite, des sociaux-démocrates et des libéraux conservera une large majorité ; malgré sa progression, l’extrême droite restera exclue des présidences de commissions parlementaires à la faveur du « cordon sanitaire » mis en place l’été 2019 par les partis modérés.
  • A la Commission européenne, rien ne bougera, car les Britanniques avaient déjà renoncé à nommer un représentant, en anticipation de leur départ.
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