Traité de Lunéville

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Gains territoriaux de la France confirmés à Lunéville en 1801.

Le traité de Lunéville a été signé à proximité du château de Lunéville le (20 pluviôse an IX) entre Joseph Bonaparte, représentant la République française, et le comte Louis de Cobentzel, représentant l’Autriche.

Contexte historique[modifier | modifier le code]

Le traité fait suite aux victoires de Napoléon à Marengo () et de Moreau à Hohenlinden le 3 décembre de la même année, d’où s’ensuit l’armistice de Trévise avec les Autrichiens le . Il marque la fin de la Deuxième Coalition. Un an plus tard, les Britanniques doivent signer la paix d’Amiens ().

Teneur[modifier | modifier le code]

Médaille de 1801 : Bonaparte, Premier consul, et paix de Lunéville.

Le traité de Lunéville confirme pour la France les possessions des Pays-Bas autrichiens, de la principauté de Liège et de la rive gauche du Rhin qui avaient été obtenues par le traité de Campo-Formio. Le dogme révolutionnaire des frontières naturelles[1] devient alors une réalité. Le royaume de Prusse reçoit entre autres la principauté épiscopale de Paderborn. L’Autriche doit reconnaître la République batave et la République helvétique. En outre, l’article 7 du traité prévoit d’indemniser les princes allemands spoliés par la France. Cela veut dire qu’il faudra leur redistribuer des territoires, ce qui donne à la France une position d’arbitre continental. C'est ainsi que les princes de Linange reçurent en compensation de la perte du comté de Dabo (Meurthe) l’attribution d’Amorbach en Bavière.

Le traité instaure également un équilibre en Italie entre la France et l’Autriche. L'Autriche annexe la principauté épiscopale de Trente et de Bressanone et se voit confirmer les possessions de la Vénétie orientale, l'Istrie, la Dalmatie et les bouches du Cattaro. Elle doit reconnaître la République cisalpine augmentée de Modène et des Légations, et la République ligurienne, placées sous la protection de la France. L’Autriche accepte que le grand-duc de Toscane, frère de l'empereur, perde ses États. Ferdinand III de Toscane reçoit en échange l’archevêché de Salzbourg tandis que le grand-duché de Toscane, transformé en royaume d’Étrurie est confié à Louis Ier en échange du duché de Parme. La France gagne aussi la principauté du pays de Montbéliard arrachée au duc de Wurtemberg. (Remarque : la Principauté épiscopale de Bâle est hors chapitre et déjà annexée par les troupes napoléoniennes).

Complément : l’armistice d’Artlenburg[modifier | modifier le code]

Par la convention d'Artlenburg (ou convention de l'Elbe) (), l'électorat de Hanovre capitule devant les armées de Napoléon Bonaparte.

Depuis le , les troupes du général Mortier occupent la capitale, Hanovre, en application de la Convention d’armistice de Sulingen signée le . Après la capitulation, les armées de l’électorat de Hanovre prennent leurs quartiers le long de la rive nord de l’Elbe, dans le duché de Saxe-Lauenbourg ; seulement Napoléon refuse la ratification de cette Convention de Sulingen : aussi, le , le comte de Wallmoden-Gimborn, général saxon, est contraint de venir signer à Artlenburg un nouvel armistice, qui stipule cette fois la dissolution pure et simple de l'armée du Hanovre[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Johannès Pallière, De la Savoie au Comté de Nice en 1760 : les secrets de la nouvelle frontière, La Fontaine de Siloë, (ISBN 2842061381), « 3. L’œuvre de Turin »
  2. (de) Texte de la convention d'armistice d'Artlenburg.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Benoît Pellistrandi, Les relations internationales de 1800 à 1871, Armand Colin, Paris, 2000 (ISBN 2200252099).
  • (de) Meyers Konversations-Lexikon, vol. 8, « Hannover ».
  • Michael Hackner: Der Friede von Lunéville – zum 200. Jahrestag des ersten Schritts zum Untergang des Heiligen Römischen Reichs Deutscher Nation. In: Juristische Arbeitsblätter (de) 33, 2001, (ISSN 0720-6356), S. 813–820
  • Peter Hersche (de) (Bearb.): Napoleonische Friedensverträge. Campo Formio 1797 – Lunéville 1801, Amiens 1802 – Pressburg 1805, Tilsit 1807 – Wien-Schönbrunn 1809. 2. neubearbeitete Auflage. Lang, Bern 1973, (Quellen zur neueren Geschichte 5, (ISSN 0171-7162)).
  • Hermann Uhrig: Die Vereinbarkeit von Art. VII des Friedens von Lunéville mit der Reichsverfassung. Traugott Bautz, Nordhausen 2014, (ISBN 978-3-88309-862-3), (zugl. erweiterte Diss. Tübingen, 2011; Online-Ressource).