Voilà plusieurs années que le Louvre fait dialoguer la création contemporaine avec ses collections patrimoniales. De Jan Fabre à Cy Twombly et de François Morellet à Michal Rovner, des plasticiens d’aujourd’hui ont été les hôtes des salles, escaliers et halls du musée.

« C’est dans cette même logique de rapprochement des époques et des styles, que l’auditorium présente un cycle de films sur “L’opéra et la modernité” », explique Christian Labrande, responsable des programmations « Musique filmée » au Louvre. Jusqu’au 1er avril, ce sont ainsi 25 séances qui sont proposées au public pour aborder et apprendre à mieux aimer l’art lyrique du XXe siècle et du début du XXIe

Comme il se doit dans un musée, une équipe de guides passionnés orientera les spectateurs dans cet océan parfois intimidant. Ces guides ont été choisis parmi les compositeurs actuels comme Philippe Manoury ou Pascal Dusapin, Peter Eötvös ou Kaija Saariaho…

À tous, Christian Labrande et Pierre Flinois, conseiller musical, ont demandé de choisir les ouvrages qui, selon eux, avaient durablement marqué la production lyrique et exercé une influence sur leur propre création.

Le public devrait trouver son bonheur parmi cette large palette

« Nous avons été étonnés de la convergence des goûts, reprend Christian Labrande. Tous ont demandé au moins une œuvre de Janacek ; tous ont concentré leurs choix sur la première moitié du XXe siècle et tous ont confirmé combien Pelléas et Mélisande de Debussy et Wozzeck d’Alban Berg constituaient deux piliers irréfutables ! »

Pour compléter ce portrait de l’opéra moderne, Christian Labrande et Pierre Flinois ont « comblé les vides » : « Nous ne pouvions faire l’impasse sur Britten, par exemple… De même, il nous semblait intéressant de dédier une journée à l’opéra à la télévision, avec, notamment, ces formats courts assez irrésistibles créés spécifiquement pour la télévision canadienne, très aventureuse en la matière. »

À ne pas manquer, par exemple, Toothpaste d’Alexina Louie, pastiche de Tristan et Isolde de Wagner, sur fond de querelle domestique autour d’un tube de dentifrice désespérément vide…

Qu’il soit ou non familier des salles lyriques, le public devrait trouver son bonheur parmi cette large palette qui fait droit à la séduction de l’opéra américain comme aux recherches plus ardues de Schönberg ou au grand format du Saint François d’Assise d’Olivier Messiaen. « Nous avons voulu réunir des films rares et peu disponibles pour ménager au spectateur le plaisir de la découverte », précise encore Christian Labrande.