Les résultats de l'expérience Opera ("Oscillation Project with Emulsion-tRacking Apparatus"), qui avaient ébranlé le monde scientifique en mesurant fin septembre des neutrinos à une vitesse plus rapide que celle de la lumière, seraient en réalité dus à un mauvais branchement, a assuré mercredi 22 février la revue Science sur son site Internet.
"Une mauvaise connexion entre un GPS et un ordinateur est sans doute à l'origine de l'erreur", assure la revue américaine, qui cite sans les nommer "des sources proches de l'expérience". James Gillies, porte-parole du CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire), a confirmé cette information. "C'est une explication possible. Mais nous n'en saurons pas plus avant d'avoir effectué de nouveaux tests", a-t-il dit.
Fin septembre, les spécialistes de l'expérience internationale Opera avaient annoncé avoir vu des neutrinos parcourir les 730 km séparant les installations du CERN à Genève du laboratoire souterrain de Gran Sasso (Italie) plus rapidement que ne le faisait la lumière, quoique avec une très faible avance d'à peine 60 nanosecondes.
La plupart des spécialistes n'arrivaient pas à croire qu'une particule élémentaire de la matière ait pu dépasser la vitesse de la lumière (300 000 km/s), considérée comme la "limite infranchissable" de la relativité générale d'Einstein, l'un des piliers de la physique.
Selon Science, les 60 nanosecondes d'avance des neutrinos semblent notamment provenir d'un mauvais branchement entre une fibre optique qui connecte le GPS utilisé pour corriger le moment précis où les neutrinos arrivent et une carte électronique dans un ordinateur. De nouvelles études seront cependant nécessaires pour confirmer cette théorie.
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