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CoZie, la start-up militante des cosmétiques en vrac

Zéro emballage, zéro déchet. La jeune marque CoZie lance un distributeur en vrac de quatre produits de beauté. Une machine pensée jusqu'au moindre détail pour convaincre les responsables de magasin, relais indispensables pour évangéliser le grand public…

CoZie fait le pari de la vente de cosmétiques bio en vrac.
CoZie fait le pari de la vente de cosmétiques bio en vrac. (DR)
Publié le 9 janv. 2019 à 14:00

Acheter un cosmétique en vrac est une éventualité qui suscite très vite une flopée d'images mentales désagréables : mains poisseuses, poussières dans la crème, coulures sur le flacon, bouchon collant… Emeric Baracat avait bien en tête ces difficultés quand il a imaginé, en 2015, la création d'une marque cosmétique bio zéro déchet. Ce militant du minimalisme en est convaincu : l'avenir est au vrac.

CoZie, la marque de cosmétiques en vrac qu'il a cofondée, a choisi, plutôt que d'attaquer frontalement le marché, de retenir le principe de la consigne« Nous avons lancé CoZie en 2017 dans des flacons en verre consignés réutilisables à vie pour nous lancer plus tôt. La consigne nous a permis d'approcher les magasins, de nous faire connaître auprès des consommateurs pendant que nous finalisions la machine », raconte l'ingénieur, cofondateur de CoZie avec Louise Salvati et Arnaud Lancelot. En l'espace d'un an, la start-up s'est constitué un vivier de 287 distributeurs, membres de Réseau Vrac et enseignes bio.

Convaincre les commerçants

Le trio à l'origine de CoZie a longuement mûri le projet de distributeur. « J'ai dessiné au départ un meuble énorme avec des poches de vingt litres de formules », se rappelle en riant Emeric Baracat. Il s'est ensuite recentré sur les besoins des magasins : encombrement minimal, praticité et hygiène« La machine, simplement vissée sur l'étagère, est d'une prise en main simple. Il suffit de clipser les flacons pour verser à la demande la dose souhaitée. Les poches hermétiques sont fermées par des valves. Et il n'y a aucun contact entre les formules et la machine, ce qui évite au magasin de devoir la nettoyer. »

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Et pour assurer la traçabilité des produits, la machine intègre une petite balance connectée à Internet. La pesée du flacon génère l'impression d'étiquettes avec le nom du produit, la date et le numéro de lot. « Nous pouvons fournir, au besoin, tous les historiques de production des formules », poursuit Emeric Baracat.

Côté commercial, les cofondateurs se sont employés à convaincre des partenaires. Certains ont même été inclus dans la réflexion sur la conception de la machine pour y intégrer les fonctionnalités désirées par les commerçants. « Les magasins de vrac sont, par nature, intéressés par notre offre », note l'entrepreneur. Mais il faut réussir à leur faire sauter le pas de l'achat, un investissement de 5.900 euros ! Pour lever les réticences, une formule de location est envisagée.

Emeric Baracat, Louise Salvati et Arnaud Lancelot, les cofondateurs de CoZie, marque de cosmétiques en vrac.

Emeric Baracat, Louise Salvati et Arnaud Lancelot, les cofondateurs de CoZie, marque de cosmétiques en vrac.DR

Travail d'évangélisation des clients

CoZie a installé, en septembre 2018, sa toute première machine dans le magasin de vrac « day by day » dans le 15e arrondissement de Paris. Avec de premiers retours clients satisfaisants« Nous sommes petits, jeunes et avons vocation à nous déployer partout en France. Nous devons nous appuyer sur les commerces de proximité et sur leur connaissance clients. » Leur défi : convaincre les responsables de magasin. « Il faut qu'ils croient au produit et accompagnent leurs clients, car il y a de nouveaux usages à apprendre. »

La jeune pousse mène des discussions cruciales avec la centrale d'achat d'une grande enseigne de produits bio pour l'installation d'une première machine, en espérant être rapidement inscrite au catalogue du réseau de magasins. Viendra ensuite le travail d'évangélisation : des coups de fils aux entrepreneurs indépendants membres du réseau pour les inciter à adopter la machine, puis des formations sur le terrain pour en faire des prescripteurs auprès des consommateurs. « On voit avec la consigne que certains magasins cartonnent, et que d'autres ont plus de mal. Cela repose beaucoup sur l'humain », souligne Emeric Baracat.

Mais l'entrepreneur ne doute pas du succès de son offre. « La grande distribution est en train de prendre le virage du bio. Les enseignes bio, elles, vont prendre celui du vrac. Ce n'est qu'une question de temps. » CoZie qui a réalisé un chiffre d'affaires de 120.000 euros depuis juin 2017 ambitionne les 450 points de vente à horizon trois ans, en vrac et consigne. Avec comme objectif intermédiaire de placer 50 à 100 machines en 2019.

Ophélie Colas des Francs

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