La dernière grève des musiciens, un soir de "première", à l'Opéra Royal de Wallonie remonte à quinze ans pour un ballet qui a quand même été donné : les danseurs ont exécuté la chorégraphie sur fond de bande enregistrée. Ce n'est évidemment pas envisageable pour une œuvre vocale.
La direction a donc commencé à prévenir les spectateurs, les partenaires d'abord qui louent des fauteuils "VIP" à la saison, puis les gens qui viennent de loin, Suisses, Allemands ou Hollandais. Pour les autres, un message explicatif a été laissé sur le répondeur. Comme il s'agit d'un cas de force majeur, un remboursement est prévu. Mais l'ORW va plutôt proposer des places pour un autre spectacle.
Les problèmes de l'Opéra Royal de Wallonie ne datent pas d'hier
Depuis quelques années, les subventions augmentent très, très lentement et la Communauté française n'a toujours pas renouvelé le contrat-programme. Des mesures d'économies ont été adoptées. Plusieurs musiciens n'ont pas été remplacés.
Face à la grogne sociale, un groupe de travail a été installé. Ce vendredi, il aurait dû discuter des frais de personnel. Et, pour préparer la séance, la direction aurait dû fournir des chiffres précis, notamment sur les cachets offerts aux artistes sur invitation, en très forte hausse. Difficile, dans ces conditions, d'accepter une diminution de la masse salariale des membres permanents de la troupe.
Mais voilà, les documents officiels ont tardé à être transmis et, de malentendus en malentendus, le ton a monté. Dans le climat actuel, il est difficile d'apercevoir le commencement d'un début de déblocage.
Michel Gretry