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L'opposant et écrivain russe Édouard Limonov a déclaré mercredi éprouver une "joie méchante" à l'idée qu'un livre sur sa vie sulfureuse a été récompensé du prestigieux prix Renaudot en France, pays dont il a obtenu la nationalité à la fin des années 1980. "C'est comme si j'étais un écrivain mort et oublié depuis vingt ans et que, maintenant, on me redécouvrait", a déclaré cet homme, lunettes et barbichette grisonnante. "J'éprouve du plaisir, de la joie et même une joie méchante", a-t-il ajouté, expliquant : "La société et l'opinion française qui voulaient que je sois politiquement correct ont dû finalement m'accepter tel que je suis grâce à ce livre."
Mercredi, l'écrivain Emmanuel Carrère a été récompensé du prix Renaudot pour son roman Limonov. Né le 22 février 1943, Édouard Limonov, écrivain sulfureux, admirateur de Staline, est un homme aux multiples visages et au parcours peu anodin, passé du statut d'écrivain branché à celui d'opposant au régime actuel en Russie. Il a émigré aux États-Unis en 1974, à une époque où il était quasi impossible de quitter l'URSS, ce qui a fait naître dans les milieux d'opposition d'alors diverses rumeurs sur son compte. Il se rend en France en 1980, où il obtient en 1987 la nationalité. Il a défrayé la chronique avec des livres à scandale, dont Autoportrait d'un bandit dans son adolescence ou Le poète russe préfère les grands nègres.
Fervent opposant aux autorités
En 1991, Édouard Limonov (de son vrai nom Édouard Savenko) rentre en Russie, où il récupère la nationalité russe. Il fonde le Parti national bolchevik, qui débute avec une idéologie néo-nazie, mais, assurent ensuite ses membres, prend une orientation différente en se débarrassant notamment de son antisémitisme d'origine. Le parti est néanmoins interdit en Russie en 2007. Depuis, Limonov continue d'être un fervent opposant aux autorités, participant régulièrement à des manifestations.