Marie-Paule Belle : "J'ai posé mon piano à Cabestany"

 

Comment êtes-vous arrivée à écrire votre 20e album dans le département ?

Cet album est né d'une rencontre avec Dominique Valls, une enfant du pays catalan qui a travaillé avec moi pour l'écriture des textes. Elle fait beaucoup de spectacle avec les enfants et quand j'ai lu et découvert ses textes pleins d'humour et de poésie, je me suis dit que je ne pouvais pas passer à côté de ça. J'ai acheté une maison à Cabestany où j'ai mis mon piano. L'album a donc été fait cet été ici dans le département. Je m'y plais beaucoup car je vis entre les vignes, la ville et la mer. Je commence à avoir mes petits coins et les gens m'ont adoptée tout de suite. Dès que j'ai un moment, je viens dans le coin : pour travailler, c'est mieux que la grisaille parisienne !

Cet album vous ressemble, à la fois rebelle, poète et engagé.

 

Oui évidemment. Je l'ai voulu à mon image. Impertinent, tendre, grave, caustique, un brin libertin et sans entraves. Un album d'une femme engagée, rebelle et féministe. C'est dans cet esprit que j'ai chanté Celles qui aiment elles et qui parle du drame de l'homophobie. C'est un peu mon histoire. Une chanson, Assez, évoque aussi les violences faites aux femmes et ces tyrans déguisés en père, en mari ou en patron. Après, il y a deux facettes dans cet album avec des chansons humoristiques car la musique, c'est comme la vie et nos émotions, elles ne sont pas toujours blanches ou noires. Ceci, je le dois aussi aux auteurs qui travaillent à mes côtés.

 

 

L'album a été produit d'une manière assez originale ?

C'est génial. En fait, le label Aka music permet à n'importe qui de devenir producteur de musique. 796 personnes ont investi entre 5 et 5 000 euros pour l'album via un site internet. Il nous fallait en tout 50 000 euros pour que le CD sorte. On a suivi l'évolution en direct et c'est très émouvant de voir toutes ces personnes qui ne m'ont pas laissée tomber. Depuis, je les tiens au courant de tout ce qu'on fait. C'est très participatif comme concept et cela a conduit au fait que je me suis beaucoup amusée à faire cet album. Et puis, le label m'a laissé une liberté totale, cela n'aurait pas été possible avec une autre maison. Je n'ai jamais fait de compromis et ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer. J'ai pu aller au bout de ce que je voulais faire et tout cela sans concession.

 

 

Vous allez continuer votre tournée : vous y interprétez vos classiques et notamment la chanson culte "La Parisienne" ?

Cette tournée piano-voix se prolongera jusqu'à l'automne prochain après les festivals d'été. Evidemment, et comme le public est demandeur, je continue de chanter mes classiques comme "La Parisienne". J'interpréterais aussi les reprises de Barbara et ce n'est pas un hasard si cette tournée se nomme de Belle à Barbara. J'ai la chance d'avoir la même énergie et la même voix qu'à mes débuts et donc c'est avec plaisir que je monte sur scène. D'ailleurs, ce dernier album me sert aussi de prétexte à reprendre la route et j'espère vite me produire dans les Pyrénées-Orientales dès que l'on m'invitera.