Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Riccardo Chailly dirige l'Orchestre de Paris

Après Beethoven et Ravel, le chef d'orchestre italien donnera "Rhapsody in Blue", de Gershwin.

Par  et Renaud Machart

Publié le 23 février 2012 à 14h08, modifié le 24 février 2012 à 14h00

Temps de Lecture 3 min.

Le chef d'orchestre Riccardo Chailly à Leipzig en septembre 2005.

Voici vingt-sept ans exactement que Riccardo Chailly n'avait pas dirigé l'Orchestre de Paris. En 1985, le chef italien (alors âgé de 32 ans) était l'un des espoirs plus que confirmés - à vrai dire en pleine ascension - de la direction d'orchestre et il s'apprêtait, un an plus tard, à la surprise générale, à prendre les rênes du très prestigieux Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam.

L'on écrit "à la surprise générale", car Chailly avait encore à l'époque la réputation d'être un chef intéressé par l'opéra (il a été directeur musical du Teatro comunale de Bologne de 1986 à 1993) et, les lieux communs étant ce qu'ils sont, beaucoup d'observateurs ne pouvaient concevoir qu'on confie un orchestre de tradition germanique (connu en particulier pour son interprétation des symphonies de Gustav Mahler ou d'Anton Bruckner) à un jeune chef "latin".

Non seulement Chailly en a remontré à ces suspicieux (notamment grâce à une intégrale somptueuse des symphonies de Mahler pour Decca), mais il a, en 2005, été nommé à la tête d'une formation où on ne l'attendait pas davantage, le merveilleux mais "sévère" Orchestre du Gewandhaus de Leipzig. Là aussi, le "Latin" a stupéfié son monde, particulièrement par sa lecture vive et formidablement intelligente des oeuvres symphoniques de Mendelssohn et des grandes oeuvres chorales et instrumentales de Jean-Sébastien Bach, qu'il a gravées avec des instruments modernes mais au phrasé proche de celui observé par les instruments anciens. A cela il faut ajouter la vive curiosité, la belle culture et le charisme extraordinaire du chef, par ailleurs homme au commerce des plus délicieux.

Voir Chailly à Paris n'est pas une rareté : à la tête de ses deux formations, il est venu souvent diriger au Théâtre des Champs-Elysées et à la "nouvelle" Salle Pleyel. Mais sa présence, cette semaine, présente une différence de taille : l'Orchestre de Paris n'est ni le Concertgebouw ni le Gewandhaus. Et il ne nous a pas semblé, mercredi 22 février, dans une forme superlative, malgré l'excitation palpable d'être dirigé par Chailly : violons sans réelle "pâte" (surtout en effectifs réduits, dans le Concerto pour piano no 2 de Beethoven), bois accordés trop haut dans la même oeuvre et un ensemble parfois un rien brouillon dans le (très long) ballet complet de Daphnis et Chloé de Ravel.

Dans Beethoven (dont Chailly, en 2011, a livré, au concert et au disque, une version acérée et tonique de l'intégrale des symphonies), le style parfait auquel parvient le chef avec son orchestre allemand est ici bien imparfait. La formation parisienne est décidément loin des années où Frans Brüggen, un baroqueux estampillé, venait la diriger...

La pianiste portugaise Maria Joao Pires, la soliste des soirées des 22 et 23 février, observe un jeu de plus en plus zen. Mais qu'elle sait bouleverser par la nudité essentielle de son phrasé (mouvement lent du Beethoven)... La semaine prochaine, Riccardo Chailly dirigera un autre pianiste, au cours de deux concerts intégralement consacrés à George Gershwin, les mercredi 29 février et jeudi 1er mars : Stefano Bollardi, en compagnie duquel il vient de graver pour Decca les oeuvres concertantes du compositeur américain.


Ouverture des " Créatures de Prométhée" et Concerto pour piano n° 2 en si bémol majeur, op. 19 de Ludwig van Beethoven, "Daphnis et Chloé" (ballet intégral) de Maurice Ravel. Par Maria Joao Pires (piano), Choeur de l'Orchestre de Paris, Orchestre de Paris, Riccardo Chailly (direction), Salle Pleyel, le 22 février. Concert repris le 23 février, même lieu, même horaire, transmis en direct - et diffusé jusqu'au 22 août - sur Arte Live Web, citedelamusiquelive.tv et orchestredeparis com.

Prochain concert : "Rhapsody in Blue" (version jazzband), "Catfish Row" (suite de "Porgy & Bess"), "Concerto pour piano et orchestre en fa majeur", "Rialto Ripples Rag pour piano", de George Gershwin. Par Stefano Bollani (piano), Orchestre de Paris, Riccardo Chailly (direction), les 29 février et 1er mars à 20 heures.

Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences
Découvrir

Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg- Saint-Honoré, Paris 8e, M° Ternes. Tél. : 01-42-56-13-13. De 10 € à 85 €. Sur le Web : www.orchestredeparis.com et orchestredeparis.com/blog.

Et également : le site officiel de Riccardo Chailly.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.