Le pianiste français Pascal Amoyel provoque des sensations fortes. Il déchaîne des arpèges telluriques et presque aussitôt marque un silence transcendant, dévoile une implacable volonté par une technique impeccable et tout autant se révèle un coloriste rare. Le label Dolce Volta réédite son interprétation des Harmonies poétiques et religieuses de Franz Liszt et, jusqu'au dimanche 15 janvier, au théâtre du Ranelagh à Paris, vous pouvez assister au spectacle qu'il a conçu en hommage à György Cziffra, virtuose disparu voici plus de quinze ans, dont hélas on ne cite plus guère le nom. «La virtuosité est souvent galvaudée parce qu'elle est associée à l'artifice et l'esbroufe, regrette Pascal Amoyel. Mais son étymologie prend sa source dans le mot de vertu, ce qui montre à quel point elle peut être positive». Et le pianiste de citer Liszt qui, dans la fameuse Danse macabre, n'a pas voulu épater la galerie, mais susciter l'effroi, prendre l'auditeur à la gorge. «Même quand nous devons jouer avec douceur, ajoute Pascal Amoyel, la virtuosité nous aide à toucher l'essence de la musique. György Cziffra, c'était exactement cela : un artiste mobilisé par l'urgence d'une expressivité musicale». Un esprit qui ne peut manquer de nous émouvoir.
Renseignements :
www.theatre-ranelagh.com ou 01 42 88 64 44