Mystère à la Villa Médicis, visitée de nuit par des cambrioleurs

Les voleurs s'en sont en effet pris aussi bien à deux véritables sculptures antiques qu'à des copies datant de la Renaissance ou encore des copies modernes datant de la fin du XXe siècle.
Les voleurs s'en sont en effet pris aussi bien à deux véritables sculptures antiques qu'à des copies datant de la Renaissance ou encore des copies modernes datant de la fin du XXe siècle.

Temps de lecture : 3 min

A trois reprises, de mystérieux voleurs se sont introduits ces derniers jours dans les somptueux jardins de la Villa Médicis qui surplombent Rome, pour y dérober des sculptures mais aussi se livrer à des actes de vandalisme contre ce lieu pétri d'histoire.

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Le directeur de la Villa Médicis, Eric de Chassey, est atterré: "Entre la semaine dernière et la nuit de lundi à mardi, où ils ont été interrompus par le gardien qui faisait sa ronde, ils ont volé des fragments de sculpture antique", raconte-t-il à l'AFP en retraçant le parcours de ces visiteurs du soir.

Parmi les oeuvres disparues figure "une terre cuite qui était insérée dans la façade comme bas-relief". "Pour l'enlever, il l'ont cassée, donc ce n'est pas seulement un vol, c'est vraiment du vandalisme", s'indigne le directeur, qui a succédé en septembre 2009 à Frédéric Mitterrand, nommé au ministère de la Culture.

Outre cet Apollon hellénistique datant du IIe siècle avant JC, le butin de ces expéditions nocturnes comprend deux torses en marbre datant de l'époque impériale, deux têtes sculptées en marbre datant de la Renaissance et deux copies récentes de têtes antiques.

Les débris des sculptures mutilées, arrachées ou sciées de leur socle, ont été soigneusement récupérés pour permettre de procéder à une restauration des oeuvres volées dans les règles de l'art dès que l'on réussira à remettre la main dessus.

Une enquête a été aussitôt ouverte par le service des carabiniers spécialisés dans la recherche des oeuvres d'art volées, en liaison avec l'Office central français de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC). Aussi bien les pensionnaires que les employés de l'institution ont été interrogés.

M. de Chassey reste perplexe face à l'intrépidité des voleurs, qui n'ont pas hésité à décapiter une statue antique ornant la loggia de la Villa, juste devant son bureau, "un des endroits les plus passants et les plus fréquentés de la Villa, à toute heure".

"C'est d'autant plus bizarre qu'il faut être très préparé pour mener une opération de ce type, risquée, et emporter par exemple deux copies de têtes antiques de plâtre et de béton", a-t-il ajouté.

"Il y a déjà eu des vols dans la passé", rappelle-t-il, tout en faisant noter que dès son arrivée, il avait renforcé les mesures de sécurité, qui ont représenté en 2011 un budget de 300.000 euros.

Défendre ce magnifique palais Renaissance des prédateurs peu scrupuleux est toutefois une gageure: la Villa est "un lieu partiellement fermé, au milieu d'une grande ville, il y des murs, mais les murs ça s'escalade, une cinquantaine de personnes vivent sur place, plusieurs centaines de personnes passent chaque jour..."

Créée par Louis XIV, l'Académie de France accueille une vingtaine d'artistes pensionnaires (écrivains, cinéastes, musiciens, photographes...) mais est également ouverte sur la ville avec des expositions, des concerts et des visites organisées.

Pour l'instant, l'identité des cambrioleurs reste entourée d'un épais mystère.

"Aucune piste n'est privilégiée à ce stade et rien ne permet d'exclure quoi que ce soit", estime le directeur, selon lequel "les gens qui vivent ici sont tous choqués et traumatisés par ce qui s'est passé".

En attendant, des mesures de sécurité exceptionnelles ont été mises en place: rondes de nuit avec chien et gyrophare, limitation des accès à la Villa en dehors des heures d'ouverture... Mais pas question d'en faire une forteresse!

"Il faut que la Villa reste ouverte au public durant les heures d'ouverture, on ne reviendra pas là-dessus, mais en dehors de ces horaires on va limiter drastiquement les entrées et les sorties de ce lieu", avertit M. de Chassey.

Commentaire (1)

  • steeves

    ... étonnant, pas de services de sécurité, pas d'alarmes, pas de caméras de surveillance et un responsable incapable de réagir ! Quand on est visité trois fois on finit par agir ; non ici rien ne change ?