L'un des premiers opéras payants, "Egisto", pour la première fois à Paris

L'un des premiers opéras payants, l'
L'un des premiers opéras payants, l'"Egisto" de l'Italien Francesco Cavalli, revit sur la scène de l'Opéra Comique à Paris, où il est donné pour la première fois, avec un éclairage aux bougies comme lors de sa création à Venise au début du XVIIe siècle.

Temps de lecture : 3 min

L'un des premiers opéras payants, l'"Egisto" de l'Italien Francesco Cavalli, revit sur la scène de l'Opéra Comique à Paris, où il est donné pour la première fois, avec un éclairage aux bougies comme lors de sa création à Venise au début du XVIIe siècle.

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Cet opéra, monté par deux spécialistes du baroque, le metteur en scène Benjamin Lazar et le chef d'orchestre Vincent Dumestre à la tête de son ensemble Le Poème Harmonique, est à l'affiche du 1er au 9 février à Paris, avant d'être joué à Rouen du 16 au 19 février.

Alors que ces spectacles étaient jusqu'alors réservés à la cour, l'arrivée en 1637 d'une troupe musicale à Venise au Théâtre San Cassiano lance l'opéra payant public, qui connaît un véritable engouement et s'étend à l'Europe.

"Notre économie du spectacle est complètement liée à cette partie de l'histoire, qui représente une sorte de démocratisation du spectacle vivant", assure Benjamin Lazar. Ces premiers opéras publics n'ont pas survécu au temps, à l'exception de partitions d'"Egisto", représenté pour la première fois en 1643 au Théâtre San Cassiano.

"C'est une oeuvre magnifique et pas simplement un témoignage historique intéressant de la naissance de l'opéra", assure Benjamin Lazar.

"On a l'impression qu'il y a, en quelques années, dans la fabrique de ces opéras-là, un immense savoir faire, une manière de travailler ensemble, compositeurs, librettistes, scénographes, machinistes, qui ressemble à une sorte de troupe à l'origine d'un nouveau genre", poursuit Vincent Dumestre.

Le fait que le théâtre est une entreprise tributaire des recettes de billetterie implique pour le librettiste une nouvelle façon d'écrire, relève Benjamin Lazar. "Les scènes sont très enlevées, assez courtes, s'enchaînent avec beaucoup d'habileté pour tenir le spectateur en haleine", explique-t-il. "Une nouvelle façon de faire de la musique et de peindre les passions humaines qui atteint avec Cavalli une très grande virtuosité", selon lui.

Benjamin Lazar et Vincent Dumestre ont déjà produit ensemble la comédie-ballet "Le Bourgeois gentilhomme" et la tragédie en musique "Cadmus et Hermione".

Ils cherchent à "harmoniser le travail que font les musiciens baroques sur l'instrumentation, l'ornementation, les couleurs vocales et instrumentales avec le travail scénique". Outre ce langage commun corporel et musical, ils privilégient depuis plusieurs années le travail à la bougie pour ses qualités esthétiques.

"Ce que j'aime aussi dans la bougie, c'est sa capacité à reproduire le clair-obscur si frappant dans les tableaux de Caravage, qui donne libre cours à l'imagination du spectateur en mesure de se projeter dans les zones sombres".

Cet éclairage comporte une rampe et des éclairages latéraux. Pour "Egisto", "on est allé plus loin que d'habitude puisque à l'intérieur même du décor, il y a 200 bougies", affirme le metteur en scène. Le chanteur peut ainsi s'éclairer lui-même en s'approchant ou en s'éloignant de la bougie.

Le décor, qui change huit fois durant le spectacle grâce à un mécanisme tournant, "est aussi une façon de montrer que la réalité est toujours changeante et de plonger les spectateurs dans cette impermanence des choses qui est le propre du baroque", ajoute Benjamin Lazar.

D'autant que la folie est le thème de l'opéra, une thématique nouvelle pour ce genre musical et "un moyen pour le compositeur de faire preuve d'une très grande virtuosité".

Commentaire (1)

  • Eros&Tanatos

    J'ai vu la pièce lundi, c'est absolument sublime. L'orchestre est parfait et que dire de la personne qui incarne Egisto, les superlatifs me manquent.