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Baroque d'Amazonie

Le baroque aussi a son eldorado : depuis trente ans, on ne cesse d'exhumer des profondeurs de la forêt amazonienne des trésors musicaux. C'est qu'au temps des conquistadors, l'Eglise trouve dans la mu...

Le baroque aussi a son eldorado : depuis trente ans, on ne cesse d'exhumer des profondeurs de la forêt amazonienne des trésors musicaux. C'est qu'au temps des conquistadors, l'Eglise trouve dans la musique sa meilleure arme de propagande : elle bouleverse l'âme des populations indiennes. Dès lors, tout au long du XVIe siècle, chapelles musicales et écoles de composition, calquées sur le modèle européen, foisonnent du Mexique au Brésil. Ces bijoux d'architecture religieuse du Nouveau Monde deviennent les tabernacles d'un patrimoine musical exceptionnel. Il y a trente ans encore, ce baroque proprement américain était encore inconnu mais vinrent Les Chemins du baroque dans le Nouveau Monde. «Cette musique constitue l'autre moitié du baroque universel, qui se caractérise notamment par l'abondance de pièces polychorales», explique Alain Pacquier, le fondateur de cette entreprise d'archéologie musicale. Dès 1987, en plein boom du baroque, il choisit l'Amérique et en rapporte des partitions qu'il fait enregistrer sous son label discographique, K617. Une musique forcément métissée, mais qui a traversé les siècles et dont les archives sont abondantes. Basée à Sarrebourg, l'équipe de Pacquier s'attache aujourd'hui à la promouvoir en Amérique même, en formant des musiciens sur place.

Ce sont les trente ans de cette aventure musicale sud-américaine que l'Arsenal de Metz et le musée du Quai Branly vont présenter en invitant les meilleures troupes et formations du Paraguay, de Bolivie, de Colombie, du Pérou... Au programme : un festival de concerts-spectacles émouvants (Tupasy Maria, la musique baroque vue par les Indiens charcas et guaranis, le 20 septembre à Metz, les 22 et 23 à Paris ; Raquel Maldonado, le 21 septembre à Metz, le 28 à Paris) et/ou hauts en couleur (Fiesta Criolla, le 24 à Metz et, le 25 à Paris, un hommage à la Vierge de Guadalupe). Mais aussi des chants guerriers et amoureux à la gloire de compositeurs oubliés (le 18 à Metz). Un univers musical polychrome et inédit, à découvrir absolument.

Arsenal de Metz, jusqu'au 25septembre (03.87.74.16.16). Musée du Quai Branly, à Paris, du 22septembre au 2octobre (01.56.61.71.72).

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