Venise: "Tahrir 2011", la révolution égyptienne vue par ses protagonistes

"Tahrir 2011: The Good, the Bad and the Politician", premier film de jeunes cinéastes égyptiens sur la révolution qui a changé leur destin, a été présenté vendredi en avant-première à la Mostra de Venise, un événement salué par la critique.

Temps de lecture : 2 min

"Tahrir 2011: The Good, the Bad and the Politician", premier film de jeunes cinéastes égyptiens sur la révolution qui a changé leur destin, a été présenté vendredi en avant-première à la Mostra de Venise, un événement salué par la critique.

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D'une durée de 01H30, ce film en trois parties réalisé par Amr Salama, Tamer Ezzat and Ayten Amin, trentenaires actifs de la "génération facebook", se veut "détaché de toute idéologie", selon ses auteurs.

A la fois documentaire et film-témoin d'une culture multimillénaire, il passe au crible le mouvement civil qu'ils ont vécu et qui a révolutionné leur pays en 18 jours historiques, du 25 janvier au 11 février 2011, jour de la démission du président Hosni Moubarak.

"Nous l'avons fait dans l'urgence de ce que nous vivions et qui a conduit les gens à s'engager pour la révolution, à se redécouvrir. Ces 18 jours ont donné naissance à une nouvelle conscience, à un nouveau départ pour l'Egypte", a déclaré Tamer Ezzat à l'AFP.

"The Good" (le bon) donne la parole à plusieurs personnages réels: une jeune femme, Nazli, témoin de la mort d'un manifestant, Osama, membre des Frères musulmans islamistes. Suivent Nagham, un médecin qui a soigné les gens sur la place Tahrir transformée en énorme campement et devenue le siège du mouvement civil, et Ahmed Hayman, un photographe.

"Chrétiens, musulmans...Tous étaient unis au-delà de toute considération idéologique ou religieuse, tous se sont engagés pour dire non" à 30 ans "de corruption et de répression", explique Tamer.

"Une image restera tout le temps dans ma tête, celle d'un homme avec une pancarte: +désolé, Egypte, je me suis réveillé trop tard+, pour dire combien il aurait souhaité que ça se passe quinze ans plus tôt", ajoute Amr.

Dans la deuxième partie du film, "The Bad" (le mauvais), c'est la police égyptienne qui est ciblée. Des agents de la sécurité intérieure, chargés d'écraser la révolte, livrent leurs témoignages. Un travail "difficile", relate Ayten Amin qui a réalisé cette partie.

"J'ai commencé à les contacter deux semaines après le début des événements à un moment où ils étaient attaqués de toutes parts. Beaucoup ont finalement renoncé à parler", explique la jeune femme.

La troisième et dernière partie, contemporaine et historique, passe en revue politiciens et hauts responsables égyptiens qui ont côtoyé "le dictateur".

Tamer explique qu'il a eu "recours à de très nombreux documents et témoignages en images de la population civile, provenant des Egyptiens et des médias qui s'étaient installés place Tahrir", un "privilège" mais aussi "un cauchemar pour la démocratie", ajoute-t-il.

"Il a fallu tout regarder et choisir, comme il a fallu mettre fin au film à un moment où chaque jour apportait de nouveaux événements", ajoute-t-il.

Et "Tahrir 2011" ne manque pas d'humour. Il intègre une petite animation satirique qui donne la recette pour "devenir dictateur en dix jours", portrait au vitriol de Hosni Moubarak.

Production franco-égyptienne avec des partenaires koweïtiens et allemand (WDR), le film sera également présenté au festival de Toronto, qui s'est ouvert jeudi, dans une section dédiée aux films documentaires.

Commentaire (1)

  • domnin

    Comme dans toute révolution, les populations vont payer très cher l'activisme d'une poignée de révolutionnaires irresponsables.