Le blues des bars à ambiance musicale de lyon

Le blues des bars à ambiance musicale de lyon

Société Un nouvel arrêté préfectoral pourrait imposer leur fermeture à 3 h
Le centre-ville lyonnais la nuit.
Le centre-ville lyonnais la nuit. -  C. Villemain / 20 Minutes
Jérôme Pagalou

Jérôme Pagalou

L'avis de décès de la nuit lyonnaise a symboliquement été présenté dès hier. L'association Sauvez la Nuit, qui rassemble 80 établissements, craint en effet que le préfet du Rhône ordonne ce mois-ci la fermeture des bars à ambiance musicale dès 3 h (arrêt de la vente d'alcool à 2 h 30), contre 4 h actuellement. Une « exception culturelle » partagée avec Lille et Marseille depuis un arrêté préfectoral obtenu en juillet 2010. Mais la contestation de cet arrêté par le Pinks (1er), spécialisé dans les afters à Lyon, a changé la donne. Les conséquences redoutées par les professionnels de la nuit sont multiples, à commencer par une perte de 10 à 20 % du chiffre d'affaires pour les 200 bars à ambiance musicale lyonnais, pouvant menacer entre 200 et 400 emplois.

« Des hordes de gens désœuvrés »
Leurs habitués ne vont pas forcément souhaiter poursuivre leurs soirées dans la quinzaine de discothèques ouvertes le week-end (jusqu'à 7 h) à Lyon. « On va lâcher des hordes de gens dans la rue vers 2 h 30. Il faut s'attendre à toutes les dérives possibles, des nuisances sonores à l'alcoolisation sur l'espace public », prévient le président de Sauvez la Nuit Dominique Lafoy. « Lyon devrait se servir de la nuit comme un attrait touristique, insiste Pierre Chambon, vice-président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie. Mais je ne peux pas croire qu'on va plaquer plus de deux ans d'avancées du jour au lendemain… » En cas contraire, plusieurs établissements seraient prêts à fermer durant tout un week-end.

clash avec la ville ?

Directeur de cabinet de Jean-Louis Touraine à la Ville, Didier Delorme aurait annoncé mercredi aux professionnels de la nuit « les mettre sur un pied d'égalité avec les prostituées ». Sauvez la Nuit réclame « des excuses et un autre interlocuteur à la Ville ».