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Citations de Philippe de Villiers (301)


— Le pouvoir, c’est un lieu. Rien ne marque davantage la grandeur et l'esprit des princes que les bâtiments ; et toute la postérité les mesure à l'aune de ces superbes édifices qu'ils ont élevés pendant leur vie.

— Vous pensez à mon ancêtre Saint Louis avec les cathédrales ?

— Oui, Sire. Mais aussi à François Ier dont le souvenir reste attaché à Chambord. Chaque roi a laissé sa signature de pierre. Même Louis XI a laissé sa cage de fer. Ce que la postérité retient, ce ne sont pas des actes, des ordonnances, ou même des bienfaits. C'est ce que laisse la plume ou la pierre.

— Vous avez raison, Colbert. Un grand règne est un règne bâtisseur.

— Le Roi en son Conseil, le Roi en son Palais...

Le règne bâtisseur commence.
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Mes chers enfants, ne cherchez jamais à être aimés de la foule. Si vous l'êtes, c'est par instants, par accident ou par faiblesse. Le royaume est chargé d'incommodité, c'est un fardeau. Son exercice porte au sacrifice et à l'immolation des quiétudes. Soyez comme le rameur de la corporation des nautes, qui traverse le courant de la Seine : gagnez toujours la rive en lui tournant le dos.

Si parfois vous avez des doutes, confiez-les à votre mère : son humilité l'a élevée à la grâce qui lui accorde des lumières précieuses. Ayez l'esprit libre, l'esprit d'aumône. Gardez intactes en vous, en ses accomplissements, les grandeurs intimes de la romanité que vous avez reçues et que j’ai voulu honorer.

N’oubliez jamais la mission que Geneviève m'a rappelée
sur son lit d'agonie : votre famille - notre famille mérovingienne -, aura à porter, de siècle en siècle, avec l'onction, la moitié du manteau de Martin. Cette mission christique de la chlamyde royale vous imposera privations, souffrances, et peut-être même opprobre dans la suite des temps. Ce que vous aurez à incarner et à transmettre, et qui est tout contenu - ou plutôt tramé -, dans les plis du manteau, ce n'est pas un pouvoir, fût-il juste et admirable, c'est la Civilisation.

En ce troisième jour des ides de novembre de l'an 511, en la fête de Saint-Martin

Clovis, rex Francorum.
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Toutes ces dames finiront par consumer leurs attraits en exhaussements de prière. « Tout est grâce, même le pêché », comme m'a soufflé Bossuet en forme d'appel rédempteur. Marie-Élisabeth de Ludres, belle et infortunée concurrente d'Athénaïs de Mortemart, se retirera comme elle au couvent, comme Louise de La Vallière. La jeune duchesse de Fontanges quittera la Cour pour le monastère de Port-Royal.

Cette retraite, venant après les autres, inspirera une piquante rabutinade : « Si ce temps dure, écrira Bussy à Madame de Sévigné, le chemin le plus sûr aux belles filles pour leur salut, ce sera de passer par les mains du Monarque. Je crois que, comme il dit aux malades quand il les touche « Le Roi te touche, Dieu te guérit », il murmure aux demoiselles qu'il approche : « Le Roi t'embrasse, le Roi des rois te sauve. »
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La vie va se rétrécir. On nous recommandera de rester le plus longtemps possible à la maison. Par sécurité - pour rester en bonne santé - et pour éviter de respirer par les yeux les gouttelettes sournoises qui se promènent au feu rouge, sauf à porter, en complément du masque, le loup de Zorro. Le danger, chez soi, sera la déprime. Alors, on se sentira finalement soulagé d'avoir sous la main, auprès de soi, à portée de chagrin, une présence, une console de consolation.

L'épadhisation de la vie nous donnera accès à un tiers accompagnant, un auxiliaire de vie digitale. Les gens de chez Google ont un cœur numérique gros comme la planète. Ils ont prévu jusqu'à l’éventail de nos ultimes passe-temps. On aura le choix entre caresser le siamois qui miaule et promener la souris qui clique.
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Je me souviens que, dans nos réunions publiques, deux ans après Maastricht, Jimmy (Goldsmith) et moi avions cette formule qui faisait rire les salles : « Quand toutes les barrières sanitaires seront tombées et qu'il y aura une grippe à New Delhi, elle arrivera dans le Berry. » C'était un rire d'incrédulité : « Ils exagèrent... » En fait, Jimmy avait tout vu, tout dit, tout écrit dans son livre Le Piège, publié en 1993, non seulement sur le plan sanitaire, mais aussi sur le plan de l'économie et de la sécurité. Je racontais tous les soirs, devant nos assemblées de curieux, la même histoire métaphorique sur la « jurisprudence du Titanic » : « Le Titanic a coulé à cause d'une seule lame de glace qui a percé la coque. Parce que la carène du navire n'avait prévu qu'un caisson seulement. Lorsque nous avons créé le Vendée-Globe, nous avons imposé sept compartiments étanches dans la coque de chaque bateau. Si l'un des sept se remplit d'eau, il en reste six... Les compartiments étanches empêchent le bateau de couler. Eh bien, chers amis, la jurisprudence du Titanic, c'est que les nations sont les compartiments étanches de la mondialisation. »
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Alors qu'il était tout jeune, Brigitte a appris à Emmanuel l'art déclamatoire. On le sait par les anciennes chroniques. On l'imagine sous les tréteaux, à relever la tête, depuis son petit tabouret, avec une lampe de poche tamisée, dans la trappe du souffleur, au théâtre d'Amiens. Elle le regardait de bas en haut, elle le portait ; parfois, elle lui glissait le mot manquant. Les planches de la scène, sous le pas virevoltant du jeune acteur, craquaient, le public aussi.
(…)
A cette époque où tout semblait facile, personne, dans son entourage, n'aurait pu concevoir que ce comédien d'herbe tendre se trouvât un jour, sur d'autres planches avec, cette fois-ci, des craquements sinistres, obligé d'improviser les commandements de Créon, et de prononcer, devant un public en détresse, les paroles de la raison d’État pour claustrer la ville de Thèbes : Antigone interdite de visite au cimetière, Polynice qui meurt seul devant ses poissons rouges, Aucassin et Nicolette courant après un passeport vaccinal et le plaisantin du Cuvier, enfermé dans sa pièce, qui cuve seul, devenu hydroalcoolique, accusé de « farces complotistes » par les hautes consciences de la radio d’état...

On a changé de théâtre, de répertoire. On a pris soin de masquer le public pour qu'il ne siffle plus. Et on l'a assigné au numérique pour qu'il n'y ait plus d'attroupement. La pièce finit mal. Emmanuel Macron est comme Giscard, dont on a dit qu'il ne savait pas que « l'histoire était tragique ».
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Je marque à Louis les bornes de la souveraineté. Les rois de France ne tiennent leur puissance que de Dieu et de leur épée, l’épée de justice et de chevalerie, la miséricorde divine. Nisi potestas a Deo. Nul pouvoir qui ne vienne de Dieu.

— Il y a donc, mon fils, au-dessus de nous, un Pouvoir qui informe notre pouvoir, qui l'infuse et le déborde, qui le circonscrit à sa dette morale comme un créancier se rappelle à l'attention de son débiteur. Face à notre pouvoir, et très au-dessus de lui, il y a beaucoup plus qu'un parlement, plus que des états provinciaux, il y a un contre-pouvoir qui porte un nom dans nos âmes inquiètes, à l'orée de chaque délibération royale : c'est le scrupule. Car nous serons jugés par celui qui juge les juges et les rois : qu'as-tu fait de ton frère ? Qu'as-tu fait de ton royaume ? Qu'as-tu fait de MON royaume ? Notre royauté est une lieutenance et elle n'est que cela. Nous sommes en service commandé. En tenue de service, au sens biblique. Le scrupule est un rendez-vous quotidien avec la mort du prince. Un roi qui perdrait le scrupule briserait son lien avec les lois fondamentales du royaume, notre constitution coutumière. La monarchia absoluta signifie la monarchie sans sujétion mais non sans limites supérieures : l'État passe avant le Roi.

Le souverain n'est qu'un usufruitier.
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Très tôt, bien avant le Sacre, j’ai entendu le message de mes aïeux : on n'exige pas d'un roi qu'il dise des choses mémorables mais qu'il les fasse.

Je souhaite qu'on retienne de moi, un jour, en forme de compliment posthume :
— Jamais personne ne vendit mieux ses paroles. Il rendit tout précieux par le choix et la majesté, à quoi la rareté et la brièveté de ses paroles ajoutaient beaucoup.
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Le peuple demande la vérité, il ne l'aura pas. On va lui mentir par action et par omission avec un incroyable aplomb. Le mensonge n'aura qu'un temps. En politique, comme l'a dit Saintignon, la vérité ne triomphe jamais, mais ses ennemis finissent toujours par mourir.
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Emmanuel Macron revient à sa fameuse proclamation de Marseille : « II n'y a pas de culture française. » II n'a pas le goût de la France. Ce pays est trop vieux pour lui. Pas assez digital, pas assez mobile, trop classique, trop provincial, trop couturé. Il veut le refaire, le réformer, il y tient, ce sera aux forceps. C’est son reset à lui et son cancel intime. Il est d'un autre monde, le monde à venir, le monde numérique.
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Chez les Swetchine je retrouve, qui se pressent, un verre à la main, autour des guéridons de l'immense salon, les amitiés de Pétersbourg : le marquis d'Autichamp, tout juste nommé gouverneur du Louvre, la marquise de Montcalm, qu'on appelle « la Québécoise », revenue d'émigration, le duc de Blacas, fraîchement nommé ambassadeur à Naples, ainsi que l'écrivain Joseph de Maistre, tout juste de retour et qui vient de publier Les Soirées de Saint-Pétersbourg.

La rue de Varenne grouille des célébrités cendrées de l'ancien monde... Tous les émigrés des hôtels voisins, rentrés en France depuis deux ans, se retrouvent ainsi au faubourg Saint-Germain, rebaptisé « Pétersbourg-sur-Seine ».

J'ai l'intuition, à chaque fois qu'il m'est donné de croiser sur le pavé ce concours de hauts patronymes, que madame Swetchine rayonne déjà à Paris comme naguère dans son pays. Elle renoue des relations ébauchées en Russie, elle s'en est créée en France de nouvelles, qui ont vite rejoint en cordialité les anciennes.

Dans le Paris de la Restauration, elle a, en quelques mois seulement, pris sa place. Elle aimante l'émigration. Tous ceux qui ont fui la Révolution aspirent à se blottir contre elle, dans une vraie franchise d'affection. On vient chez madame Swetchine s'exiler en France, on y cherche à goûter les accents d'une haute société de regrets éternels. Elle attire les mélancolies. On vient se réchauffer à ce charme infini, répandu dans toute sa personne, car on trouve autant de finesse dans son esprit que dans ses traits.
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— Chers camarades, nous exhorte-t-il, n'oubliez jamais que vous êtes des soldats... des soldats de musique. À la guerre, il y a une règle pour ne pas sombrer : il faut laisser les morts enterrer les morts... Surtout ne jamais se retourner, ne jamais regarder derrière soi, détourner l’oreille des râles de ceux qui appellent leur mère... On avance et on oublie... On oublie en marchant. Il faut se vider la sorbonne... Chaque lieue de marche est une conquête sur soi-même... Il suffît de convoquer le for intime et de l'incliner vers la prochaine bataille... Chers camarades, je veux entendre les talons qui claquent. Vous êtes des gens de guerre, pas des musiciens de kiosque...
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Tous les Français - je reviens sur cet épisode symbolique - ont entendu, le 12 mars, Emmanuel Macron expliquer que les frontières ne servent à rien : « Le virus n'a pas de passeport... » La formule est jolie. Mais c'est un sophisme. Le virus n'a pas de passeport, certes, mais ceux qui le transportent en ont un. C'est-à dire que le virus passe par l'homme ou les animaux qui le transportent. La France est le seul pays au monde qui, jusqu'au bout, aura refusé de rétablir ses contrôles aux frontières. Les pays les mieux épargnés auront été ceux qui ont, les premiers, fermé leurs frontières.
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Chirac en désamour de notre héritage:

"Il n'a pas d'opinion sur les choses, il est un homme de l'immédiat. Il ne croit pas trop à l'Histoire. Je me souviens d'un grand dîner avec Mitterrand et d'autres dirigeants européens à l'Elysée. Chacun y allait de sa date favorite en Europe, au nom de son pays. C'est Margaret Thatcher qui commença:

- Pour moi, la date importante, c'est 1215, la Grande Carte.

- Pour moi, enchaîne Kohl, c'est 1648, le traité de Westphalie, la nouvelle Europe.

- Pour moi, poursuit Mitterrand, sur le Temps long, c'est 496, le baptême de la France.

Chirac n'a encore rien dit. Il prend un air stratosphérique et inspiré. Il est à ses libations, les yeux dans la bière. Mitterrand se tourne vers lui:

- Et vous, monsieur Chirac, votre date européenne ?

- Pour moi, c'est 1664...Kronenbourg.

Alors il lève sa pinte avec fierté. C'est une manière de dire:"Je m'en fous"

Quand on le connaît bien, on devine ses dilections et aversions. Il n'aime pas l'histoire de l'Occident. Il déteste Rome, l'imperium, la grandeur. Il dit que "ça put la mort!" Son fort intime le porte vers l'Orient. Il délaisse l'Occident par étapes. La fuite vers l'Orient commence par la Russie - il parle russe-, ensuite la Grande Steppe, puis la Chine, enfin le Japon, où il ira cinquante-trois fois durant sa vie publique.

Il préfère le bouddhisme au catholicisme, le yin et le yang.

L'Histoire de France ne lui dit pas grand-chose. Il n'entre pas dans les cathédrales. Il préfère aux Arts florissants les arts premiers. dans son bureau trône un rhinocéros rescapé de l'inondation de Lisbonne. Les murs sont tapissés de masques africains. Il n'aime dans l'Histoire, que celle d'avant et elle d 'après.p.36
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En octobre 2019, personne ne parlait de l'épidémie, personne ne la pressentait - pas même les Chinois. Or, la Commission européenne, anticipant le drame à venir, publia, en accord avec l'OMS, son plan pour une vaccinadon obligatoire et universelle.

En fait, la France - le bon élève de l'Union - anticipa le mouvement, par un excès de zèle et en appliquant à la lettre et dans la précipitadon les instructions de Bruxelles. Sur la base d'une recommandation du Conseil, la Commission européenne avait défini une feuille de route, pour créer un « passeport commun de vaccination » qui serait porté par tous les citoyens de l'Union.

Il ne manquait pas un bouton de guêtre à cette opéradon hautement symbolique : qui dit passeport dit souveraineté. Qui dit passeport européen dit souveraineté européenne. L'affaire semblait giboyeuse.

(…)

Ce qui étonne, dans tout cet arsenal de décisions et dans la précision du dispositif et de la marche à suivre, c'est bien sûr la chronologie. En effet, l'idée d'imposer un « passeport vaccinal » fait suite à un Global Vaccination Summit qui a eu lieu à Bruxelles, le 12 septembre 2019. Ce sommet réunissait la Commission européenne et l'Organisation mondiale de la santé. En d'autres termes, c'est six mois avant les premiers bulletins d'information sur l'épidémie de Covid-19 que les autorités bruxelloises décidèrent de promouvoir la vaccination générale. A l'époque, aucune institution ne pouvait imaginer le mouvement tellurique à venir.
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Troisième leçon : dans l'histoire des contagions épidémiques, la problématique de l'assignation à résidence a toujours été la même. Dans l'ancien monde des nations, on confînait les mal-portants ; nous, nous avons choisi de confiner les bien-portants. Cette disposition, contraire au bon sens, repose sur des raisons cachées qu'il est temps de dévoiler.
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Dès le lendemain, ma réputation court déjà ; me voilà en représentation chez une prestigieuse voisine de la rue de Varenne. Elle s'appelle Claire de Duras, c'est la grande amie des Swetchine. Son salon, en l'hôtel de La Rochefoucauld, est un des plus fréquentés de la capitale. Je vais y rencontrer le vicomte de Chateaubriand, l'ancien préfet Barante et madame de Staël. Les recommandations de madame Swetchine sont du meilleur effet.

(…)

Elle me raconte l'histoire de sa lignée martyre : sa mère, qui était dame d'honneur des reines Marie Leczinska et Marie-Antoinette, a été emprisonnée sous la Terreur, avec ses propres parents ; son père, le comte de Kersaint, est mort sur l'échafaud alors même qu'il avait tâté des idées girondines.

Cette grande dame, un peu bavarde, est devenue l'un des coryphées de la société antibonapartiste du faubourg Saint-Honoré. Elle y a acquis une position mondaine enviée. On doit s'y montrer. Mais il faut y être agréé, marrainé. La duchesse se pique de littérature. Elle écrit et s'apprête à publier... Elle aurait fait relire - dit-on - un manuscrit par monsieur de Chateaubriand qui, d'ailleurs, serait pour elle plus qu'un simple correcteur. On dit qu'il aurait tenu la plume et aussi la main. Dans un geste amical de bienvenue, elle me donne à lire son roman au titre curieux, Ourika.
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La Maison de la Radio, gardienne des Tables de la Loi, tourne sur elle-même et fait les cent pas, elle monte la garde et fait respecter la loi des suspects. Le jeudi 21 janvier, France Culture s'est interrogée, à l'occasion des trente ans du peut éléphant en costume vert : « Babar est la bonhomie incarnée... Mais, derrière l'éléphant tiré à quatre épingles, faut-il lire une apologie du colonialisme ? » Nous y sommes.

L'anthropologue Gilles Boëtsch a assuré qu'il était important de dire que les livres d'enfants « ne sont plus forcément pour les enfants d'aujourd'hui». L’épuration commence.

La cancellisation et la réinitialisation ressortissent à la même entreprise de rupture du lien qui existe entre les morts et les vivants, ce lien est l'autre nom de la culture.

(…)

Nous vivons désormais sous un régime de dictature hygiéniste. La fermeture des librairies, dans un pays né d'un acte littéraire - La Chanson de Roland -, donne un sens littéral au mot « dictature ». On nous dicte ce qu'on doit penser. On se méfie de la littérature et de l'écriture. On ne veut plus que les gens lisent, on ne veut plus que les gens pensent, on ne veut plus d'artistes. On veut des ventres sur pattes. On veut des gens malléables, masquables à souhait, connectés et traçables à chaque seconde. Orwell avait prédit ce qui nous arrive …

(…)

Tout est lié : l'émergence d'un nouveau vocabulaire pandémical, la remise à zéro du reset, le nettoyage du cancel, le traçage humain et puis, bien sûr, le retour en force de la censure.
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Le nouvel emblème de l'Art mondial est donc un poing noir tendu. Il s'agit de dénoncer paisiblement le passé colonial, le racisme systémique et les violences policières. Il y a donc deux sortes d'artistes, les artistes racisés et les non racisés.

A son tour, la plateforme Disney+ a balayé devant la porte du vieux Walt. L'accusation vise les Aristochats, à cause d'un chat siamois qui est représenté avec les yeux bridés, ainsi que Peter Pan et ses « Peaux-Rouges » ou encore Dumbo dont les corbeaux sont une caricature des Afro-Américains. Toutes ces œuvres sont désormais inaccessibles depuis les profils « enfants » en raison de ces clichés jugés racistes.
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La vraie conspiration n'est peut-être pas là où on la cherche. Bernanos eut, en ce sens, une parole prophérique sur nos décrépitudes : « On ne comprend absolument rien à la civilisadon moderne si l'on n'admet pas qu'elle est d'abord une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure 1. » Cette conspiration-là, celle de l'esprit mécanicien contre l'intériorité humaine, on n'en parle jamais. Pourtant, elle a ses adeptes qui tirent sur le soufflet de la forge pour rougir les lames. Et elle offre une clé de compréhension à bien des malheurs du monde.

l. Georges Bemanos, La France contre les robots, 1947.
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