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Salomé Blechmans, l'actrice de "Donoma", film "pionnier du cinéma indépendant" selon elle, s'est déclarée très "émue" mercredi de présenter ce film à Alger mercredi au moment où il sortait dans les salles de cinéma en France.
"Donoma" du Haïtien Djinn Carrénard raconte l'histoire de trois femmes, trois histoires d'amour - une prof et son cancre préféré, une jeune femme qui se lance au cou du premier venu, une agnostique qui s'interroge sur la religion.
Ce film est vraiment "un pionnier du nouveau cinéma indépendant français", s'est-elle félicité dans un entretien avec l'AFP peu avant la diffusion du film au Centre culturel français d'Alger, un must culturel de la capitale algérienne.
"J'espère que pas mal de jeunes vont venir à ce type d'expérience", juge cette actrice de 25 ans, elle-même scénariste. "Cela prouve qu'on peut faire des films avec très peu d'argent", puisqu'il a coûté 150 euros s'est retrouvé en sélection à Cannes.
Carrénard a tout fait lui-même, s'entourant de Salomé Blechmans et de Sékouba Doucouré, comme acteurs bénévoles en ayant commencé à travailler dessus depuis 2009.
Le film a d'abord été présenté sur internet puis montré dans des cinémas où il raconte avoir interrogé des spectateurs à la sortie pour "repenser le montage", le cas échéant.
"Je m'étais promis de réaliser mon premier long métrage avant 30 ans et, comme je voulais le faire en toute liberté", a-t-il expliqué au quotidien Le Monde. "Il s'agissait pour moi de garder mon froc et mes convictions pendant toute ma carrière cinématographique".
Un exemple pour nombre de cinéastes algériens, dont nombre de talentueux, qui se battent pour exister dans leur pays qui ne compte même pas d'école de cinéma et se trouvent souvent réduits à demander des financements en France.
"C'est un buzz ce film à 150 euros", s'est exclamé François Belorgey, directeur du Centre Culturel Français d'Alger qui avait "programmé le film depuis des mois".
"Et voilà qu'il sort le même jour en France, c'est un hasard...personne ne s'y attendait", se réjouit-il.
Pour son premier séjour à Alger, Salomé Blechmans s'est promené dans la ville visitant la Casbah où elle s'est offerte un hammam tout juste avant la projection du film.
Fille d'un cinéaste indépendant qui était déjà venu à Alger dans les années 60 présenter un film sur l'avortement, elle rêve de "changer le monde. Et je pense que le cinéma peut le faire".