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Rater une visite de Leon Fleisher à Mozart ? Vous n'y pensez pas

A 83 ans, l'"Obi-Wan Kenobi du piano" apporte à la musique une éternelle fraîcheur.

Par Marie-Aude Roux

Publié le 13 février 2012 à 13h46, modifié le 13 février 2012 à 13h46

Temps de Lecture 2 min.

Le pianiste Leon Fleisher à Washington, le 1er décembre 2007.

En 1995, c'est avec le Concerto n° 12 KV 414 de Mozart que le pianiste américain Leon Fleisher (83 ans) a célébré les secondes noces de sa main droite avec le clavier. Il avait alors 67 ans et venait, après trente années de persévérance, de vaincre le pire cauchemar des virtuoses, la dystonie focale, qui, en 1965 avait soudain piégé sa main droite, la réduisant progressivement au mutisme d'une paralysie totale. "C'est venu en dix mois, nous avait-il confié des années plus tard. Un jour, j'ai senti une faiblesse dans le cinquième doigt. J'ai attaqué le problème de front, redoublant d'exercices. Erreur fatale."

Grand pédagogue

Après avoir "pensé à tout abandonner. Le piano et la vie", Leon Fleisher est devenu chef d'orchestre. Côté piano, il s'est fait une spécialité des concertos pour la main gauche, dont le plus célèbre est celui que Ravel écrivit en 1932 pour le pianiste autrichien Paul Wittgenstein, amputé du bras droit lors de la Grande Guerre. Mais Leon Fleisher est surtout devenu un grand pédagogue - au Peabody Institute de Baltimore, au Curtis Institute de Philadelphie... -, révéré par ses disciples qui l'ont surnommé l'"Obi-Wan Kenobi du piano" en référence au vieux sage de Star Wars.

C'est en compagnie de deux d'entre eux - le Français François-Frédéric Guy et l'Israélien Alon Goldstein - que Leon Fleisher a choisi d'ouvrir le concert parisien qu'il donnait le 11 février à l'Opéra-Comique avec le Philharmonique de Radio France. Mozart bien sûr. Avec le rare Concerto n° 7 pour trois pianos qu'il écrivit en 1776 pour la comtesse Antonia Lodron et ses deux filles, Aloysia et Josepha. Leon Fleisher s'est attribué la simplissime partie de la jeune Josepha, donnant de la main gauche tempos et impulsions à l'orchestre.

C'est à François-Frédéric Guy qu'il revint de briller dans le célèbre Concerto pour piano n° 21, curieusement lesté des deux cadences (moment où l'orchestre s'arrête et laisse le soliste se mettre seul en valeur) écrites pour lui par le compositeur contemporain Marc Monnet. Une curieuse implantation que ces prothèses PIP musicales dans le tissu mammaire mozartien - plutôt chic et assez mauvais genre, mais il paraît que Leon Fleisher a "adoré".

Ce qui ne l'a pas empêché d'aborder à la Bruno Walter la Symphonie n° 35 "Haffner", flash-back stylistique d'un temps où l'on jouait Mozart tête nue et sans souliers à boucle.


Concert Mozart. Avec Leon Fleisher (piano et direction), François-Frédéric Guy et Alon Goldstein (piano), Orchestre philharmonique de Radio France. Diffusé sur France Musique le lundi 27 février à 14 heures. Sur le Web : www.leonfleisher.com et sites.radiofrance.fr/chaines/formations/philharmonique.

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