Sculpture. Un marin coulé à la cire perdue

Dans la sculpture Brest Porte Océane, de Véronique Millour et Philippe Meffroy, un homme s'apprête à quitter le port vers de vastes horizons. Zoom sur ce marin de bronze, coulé à la fonderie d'art de l'Ellé, à Lanvénégen (56).

1. Une étape intermédiaire (terre et plâtre), en amont de la fonderie. 2. Bénédicte Peslouan et Jean-Pierre Cousin, lors du coulage du bronze. 3. L'homme quasi terminé, debout. Il ne manque que la patine.
1. Une étape intermédiaire (terre et plâtre), en amont de la fonderie. 2. Bénédicte Peslouan et Jean-Pierre Cousin, lors du coulage du bronze. 3. L'homme quasi terminé, debout. Il ne manque que la patine.
« L'idée du personnage qui passe la porte, on l'a eu dès le début. C'est le départ, le voyage vers l'inconnu. La voile s'est imposée aussi tout de suite. C'est un peu le monde de tous les possibles qui s'ouvre à lui », explique l'artiste Véronique Millour. Une symbolique qui a séduit l'association Mécénat Bretagne, qui invite les Brestois et Brestoises à s'approprier cette sculpture qui sera installée en septembre prochain (lire nos éditions des 3 et 14 juin). Les deux artistes, Véronique Millour et Philippe Meffroy ont imaginé un homme d'1,80 m, à l'image d'un marin à l'ancienne, qui pourrait être sur un bateau en bois, qu'on verrait bien courir dans les vergers, assez musclé des épaules et avec des jambes plutôt fines.

Un travail d'envergure

Tout a commencé par des maquettes d'un modèle à petite échelle, avant de passer à un squelette en bois articulé, afin d'arriver aux positions souhaitées. Le squelette a été « habillé », à l'intérieur, de chiffons et de papier avant de passer, à l'extérieur, au travail de la terre, qui doit rester humide dans tout ce laps de temps.

« On s'est bien compris »

Une fois satisfaits de leur modèle en terre, les deux artistes ont réalisé un moule en plâtre, en plusieurs morceaux mais très jointifs. « Après on ouvre et on enlève la terre. On a intérêt à avoir bien réussi, ce qui a été le cas », résume Véronique Millour. Le modèle reconstitué en plâtre, qui est « armé » pour le rendre plus solide, constitue alors l'original. Celui-ci a rejoint la fonderie d'art de l'Ellé, à Lanvénégen (56), où travaillent Bénédicte Peslouan et Jean-Pierre Cousin. « Entre fondeur et artiste, il faut que la relation s'installe. On s'est bien compris et on aime bien ce qu'ils font », explique Bénédicte. En tant que sculpteur elle-même, elle a apprécié le personnage proposé. Un moule en élastomère a été réalisé à la fonderie à partir du plâtre, préalable aux étapes de la cire perdue et du moule réfractaire pour couler le bronze. Ce à 1100 ºC, et dans le cas du marin, en six morceaux, qui ont été depuis ébarbés, ciselés et réassemblés avant soudure. C'était aussi la première fois que l'atelier réalisait une piéce de cette taille.

Un bronze de 93 kg

L'homme, de 93 kg, est aujourd'hui sur pied. Il reste à réaliser une patine artificielle vert-brun pour lui donner son aspect final. Le marin de bronze pourra ensuite couler une existence iodée, face à la rade, et affronter les années. Le coulage du bronze, un alliage de cuivre et d'étain, remonte à cinq siècles et n'a pas changé dans son principe, même si les matériaux ont évolué.

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