(Washington) Avocat personnel de Donald Trump et figure centrale de l’affaire ukrainienne, Rudy Giuliani était à Kiev mercredi pour un documentaire visant à démonter l’enquête en destitution visant le président américain, selon le New York Times.

Alors que les démocrates poursuivent leur enquête à Washington, M. Giuliani s’est rendu à Budapest, en Hongrie, puis à Kiev pour rencontrer d’anciens procureurs ukrainiens, selon le journal.

Interrogé sur ces rencontres, l’ancien maire de New York a répondu : «Comme tout bon avocat, je récolte des preuves pour défendre mon client contre les fausses accusations».  

Ce voyage entre dans le cadre d’une série tournée par la chaîne d’information ultraconservatrice One America News Network (OANN).

Sa journaliste Chanel Rion expliquait cette semaine sur Twitter avoir «parlé à des témoins qui ont détruit le dossier sans fondements de l’enquête en destitution contre Donald Trump».  

D’après le New York Times, M. Giuliani a rencontré mardi à Budapest l’ex-procureur Iouri Loutsenko.  

Puis il s’est rendu mercredi à Kiev pour «tenter de rencontrer d’autres anciens procureurs ukrainiens», dont le prédécesseur de M. Loutsenko, Viktor Chokine, poursuit le journal en citant des sources proches du dossiers.

Rudy Giuliani est au cœur de l’affaire ukrainienne, qui a provoqué fin septembre l’ouverture par les démocrates d’une procédure de destitution à la Chambre des représentants.  

Ils soupçonnent Donald Trump d’avoir fait pression sur l’Ukraine pour qu’elle enquête sur l’ancien vice-président démocrate Joe Biden, bien placé pour l’affronter dans la course à la Maison-Blanche en 2020.  

Or, d’après les témoignages recueillis, Rudy Giuliani aurait mené les efforts d’une diplomatie américaine «parallèle» pour tenter de convaincre Kiev d’obtempérer.  

WIKICOMMONS

Viktor Chokine

Comme Donald Trump, l’avocat accuse publiquement l’ancien vice-président Joe Biden d’avoir fait pression sur les autorités ukrainiennes pour limoger Viktor Chokine parce qu’il souhaitait enquêter sur l’entreprise liée à son fils, Hunter Biden.

Mais les appels de M. Biden au départ du procureur s’inscrivaient dans le cadre d’efforts coordonnés avec l’Union européenne et le FMI, notamment, pour l’écarter car il était accusé de couvrir la corruption en Ukraine et de saboter les réformes du gouvernement.