Lancement hollywoodien pour le Tintin de Spielberg à Bruxelles et Paris

A défaut, le jeune aventurier devrait faire le bonheur des centaines de salles obscures européennes qui diffuseront en 3D
A défaut, le jeune aventurier devrait faire le bonheur des centaines de salles obscures européennes qui diffuseront en 3D "Le Secret de la Licorne" à partir de mercredi. En France seule, le film sortira sur 800 écrans, selon Sony Pictures.

Temps de lecture : 3 min

Tintin, l'humble petit reporter d'Hergé, a été salué comme un super-héros samedi à Bruxelles, sa ville natale, puis à Paris en soirée, grâce au réalisateur américain Steven Spielberg qui lui offre un traitement digne des stars d'Hollywood dans son dernier film.

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Tapis rouge, paillettes, défilé de voitures anciennes, retransmission en direct à la télévision... Avant de partir à la conquête du monde, "Le Secret de la Licorne" a pris d'assaut Bruxelles, une ville peu habituée à de tels événements festifs.

"C'est un grand honneur de ramener Tintin à la maison!", a lancé Steven Spielberg. C'est "ici qu'il est le plus aimé", a salué le réalisateur.

Très décontracté, le réalisateur d'Indiana Jones a rendu un hommage appuyé au talent d'Hergé, ce "cinéaste sans caméra" dont les albums se lisent comme des scripts.

Décédé en 1983, "Hergé était un grand artiste, illustrateur et écrivain" dont "je suis devenu immédiatement un admirateur" lorsque "je l'ai découvert à plus de trente ans", a raconté Spielberg.

"Malheureusement, ses albums ne sont toujours pas connus aux Etats-Unis", a-t-il regretté.

Il espère changer cette anomalie avec son film à grand spectacle, dont le scénario plein de rebondissements et de cascades est basé sur les albums "Le secret de la Licorne", "Le crabe aux pinces d'or" où se rencontrent Tintin et le capitaine Haddock, et "Le Trésor de Rackham le Rouge".

Dans l'après-midi, Steven Spielberg et son équipe ont embarqué dans un TGV Thalys décoré aux couleurs du "Secret de La Licorne" pour Paris et la France, l'autre pays qui chérit le reporter à la houppe.

Après un passage au JT de 20h00 de TF1, le plus regardé de France, en compagnie de l'acteur Gad Elmaleh, seul francophone du casting, Steven Spielberg a rejoint peu après 21h00 les Grands Boulevards et le Grand Rex dont l'entrée avait été redécorée aux couleurs de La Licorne.

Près de 2.500 personnes devaient assister à l'avant-première parisienne (1.700 invités et 800 spectateurs payants), tandis qu'à l'extérieur, 300 à 400 fans ont tenté d'arracher un autographe aux stars du film, Jamie Bell (Tintin) en tête.

"Hergé aurait beaucoup aimé"

A Bruxelles, Spielberg s'est dit confiant dans l'accueil que les Américains lui réserveront lors de sa sortie en fin d'année. "Ils vont considérer Tintin comme un film original", semblable aux nombreux films d'animation à succès "qui ne sont pas basés sur des albums de bandes dessinées, comme Shrek ou Toy Story".

Le succès devrait être assuré par la double présence au générique de son nom et de celui de Peter Jackson, le réalisateur du "Seigneur des Anneaux", qui produit le film et devrait réaliser le prochain Tintin.

D'ici là, l'ouragan Tintin aura submergé l'Europe, où le film sort mercredi sur des centaines d'écrans.

Ce déferlement perturbe toutefois certains amoureux des traditions de la BD franco-belge. L'acteur belge Benoît Poelvoorde affirme ainsi, dans le quotidien Le Soir, qu'il n'ira "pas voir le film" au risque de "passer pour un réac". "Mettre Tintin dans les mains de n'importe quel enfant, ça marche. Pas besoin de l'avoir en 3D", tranche-t-il.

Mais l'illustrateur Joost Swarte, maître de la "ligne claire" en BD, salue l'utilisation de la 3D combinée à la technique de "motion picture", ou "capture d'après images", déjà popularisée par le film "Avatar". "Le travail de Spielberg est proche de la sculpture" et son film "interprète le dessin original sans dénaturer l'image qu'on a des livres d'Hergé", estime-t-il.

Spielberg en est d'ailleurs persuadé: s'il était toujours vivant, "Hergé aurait beaucoup aimé le film".