Les studios français, princes de la 3D, n'ont plus qu'à convaincre la France

Pour la 5ème fois, Paris Fx, le salon-vitrine de la 3D et des effets visuels au cinéma, met mercredi et jeudi la création française à l'honneur - souvent davantage reconnue à l'étranger qu'ici.
Pour la 5ème fois, Paris Fx, le salon-vitrine de la 3D et des effets visuels au cinéma, met mercredi et jeudi la création française à l'honneur - souvent davantage reconnue à l'étranger qu'ici.

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Pour la 5ème fois, Paris Fx, le salon-vitrine de la 3D et des effets visuels au cinéma, met mercredi et jeudi la création française à l'honneur - souvent davantage reconnue à l'étranger qu'ici.

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Avec un Oscar du meilleur court métrage d'animation ("Logorama" en 2010), un succès record au box-office l'an dernier ("Moi, moche et méchant", 530 millions de dollars de recettes), le génie français en la matière a fait plus que ses preuves, remarque Olivier-René Veillon, directeur de la Commission du Film d'Ile-de-France organisatrice de Paris Fx.

La tradition hexagonale, remarque-t-il, remonte à Georges Méliès, l'inventeur des effets visuels auquel le réalisateur américain Martin Scorsese rend hommage ces jours-ci avec son conte de Noël en 3D, les aventures de "Hugo Cabret".

Grâce à Méliès et au "Voyage dans la Lune" (1902), "l'intégration des effets visuels à l'image est consubstantiel à la naissance du cinéma et cette tradition a nourri l'émergence de la 3D dans les années 80, en France simultanément aux Etats-Unis", soutient-il.

Quatre ateliers seront d'ailleurs entièrement consacrés jeudi après-midi à l'un et à l'autre, des inventions de Méliès à celles de "Hugo Cabret".

Les principaux studios sont nés de ce côté-ci de l'Atlantique entre 1982 et 1984 et sont depuis installés au générique des super-productions hollywoodiennes.

Le studio Buff, de Pierre Buffin, est intervenu sur "Batman", "Avatar", "Matrix" et cette année sur "Thor" de Kenneth Brannagh, dernière création des studios Disney-Marvel.

Mac Guff a été choisi par les studios Universal l'an passé pour réaliser "Despicable Me" (Moi, moche et méchant, en VF) qui a fait "mieux que Shrek 4" en recettes - pour un coût nettement moins élevé qu'en Californie. Aujourd'hui, "Mac Guff a créé une branche spécialement dédiée à Universal, +Mac Guff Illumination+, qui a deux longs métrages en préparation, +The Lorax+ et +Despicable Me II+", rapporte M. Veillon.

Il cite encore Mikros Images (créateur de "Logorama") ou Cube, le studio de Lionel Fages, "une des pères fondateurs, en état de découverte permanent".

Tous ces animateurs de la création contemporaine seront présents à Paris Fx où les attendent avec ferveur des jeunes gens qui leur ressemblent, bidouilleurs à dégaine d'ado, tout juste sortis de ces écoles où les studios américains viennent faire leur marché chaque année en fin de promo.

Des Gobelins à l'école George-Méliès d'Orly, les Arts décoratifs ou l'ISAA (Institut supérieur des Arts appliqués), les écoles françaises forment des talents aux frontières de l'informatique et du graphisme qu'on s'arrache à Hollywood et à Londres - l'autre grand pôle de la création numérique en Europe.

"C'est malheureusement un aveu de faiblesse, mais on ne sait pas garder les talents ici faute de leur proposer des productions. Même quand on invite les studios britanniques à Paris Fx, ils nous envoient des Français", note Olivier-René Veillon.

De son point de vue, les réalisateurs français connaissent mal encore le monde du "VFx" (pour Visual effects) et ne savent pas comment intégrer la 3D à leurs créations: "Pourtant, quand Mac Guff réalise les hélicoptères en 3D de +L'Ordre et la Morale+ (que l'armée avait refusé de prêter au réalisateur Mathieu Kassovitz), c'est nettement moins cher que d'en louer".

A la demande de cinéastes comme Jean-Pierre Jeunet ("Amélie Poulain") et de directeurs de production, Paris Fx organise cette année pour la première fois des ateliers de formation afin de les convaincre.