Au Louvre, le face-à-face entre la Joconde et sa copie n'aura pas lieu

La copie de la Joconde restaurée récemment par le musée du Prado sera l'une des attractions de l'exposition autour de la
La copie de la Joconde restaurée récemment par le musée du Prado sera l'une des attractions de l'exposition autour de la "Sainte Anne" de Léonard de Vinci qui démarre jeudi au Louvre mais elle ne sera pas confrontée à la véritable Mona Lisa, demeurée sagement à sa place.

Temps de lecture : 2 min

La copie de la Joconde restaurée récemment par le musée du Prado sera l'une des attractions de l'exposition autour de la "Sainte Anne" de Léonard de Vinci qui démarre jeudi au Louvre mais elle ne sera pas confrontée à la véritable Mona Lisa, demeurée sagement à sa place.

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Protégée depuis 2005 par une vitrine climatisée au verre très épais, disposée dans une salle rénovée à son attention, la Joconde n'est "pas transportable", explique à l'AFP Vincent Dieulevin, conservateur en charge de la peinture italienne du XVIème siècle au musée du Louvre.

"Bien évidemment, il aurait été fascinant de pouvoir voir les deux tableaux côte à côte car ils ont tellement de choses à se dire", estime M. Dieulevin, commissaire de l'exposition.

"Mais il faut être pragmatique. Nous ne pouvons pas bouger la Joconde à la fois pour protéger sa conservation, assurer sa sécurité. Mais aussi pour des raisons d'accueil du public dans la mesure où le hall Napoléon où se tient l'exposition n'a pas la capacité de recevoir" les quelque 20.000 visiteurs qui viennent admirer quotidiennement le chef-d'oeuvre de Léonard réalisé entre 1503 et 1519, ajoute-t-il.

La copie du chef-d'oeuvre de Léonard a été étudiée par le Prado à la demande du Louvre en vue de son exposition sur la "Sainte Anne". Sa restauration par le musée madrilène a permis de découvrir qu'elle avait été peinte par l'un des élèves de Léonard alors que le maître travaillait simultanément sur la Joconde. Il pourrait s'agir de Francesco Melzi (1491-1572) ou plus probablement de Salaï (1480-1524).

"Lisibilité"

"La copie est une version d'atelier qui est comme une photographie d'un état intermédiaire de la Joconde", relève M. Dieulevin. "Elle apporte beaucoup de lisibilité à la composition de notre tableau", ajoute-t-il.

"On voit tout un jeu de drapés aujourd'hui invisible sous les vernis, le voile transparent accroché à la robe. On comprend mieux notre paysage, on a retrouvé des petites villes", détaille-t-il.

Très intéressante pour comprendre l'élaboration de l'oeuvre, la copie de la Joconde est un tableau honnête mais elle n'a pas la magie, le mystère, la grâce du tableau de Léonard.

Jacques Franck, l'un des membres de la commission d'experts sur la "Sainte Anne", n'hésite pas à dire qu'il s'agit d'un "tableau médiocre". "La technique utilisée est peu subtile et n'a rien à voir avec le fameux +sfumato+ des chairs si complexe et si raffiné qu'on observe chez Léonard", indique à l'AFP ce peintre et historien d'art français.

Les visiteurs désireux de voir la copie mais aussi l'original pourront prendre un billet jumelé qui leur donnera accès à la fois à l'exposition temporaire et aux collections permanentes pour trois euros de plus (14 euros au lieu de 11 euros pour le billet spécifique "Sainte Anne"), précise le musée du Louvre.