Bientôt dissoute, la Merce Cunningham Company fait ses adieux au public français

Au terme de deux ans de tournée mondiale, les danseurs de la Merce Cunningham Dance Company arrivent à Paris pour faire leurs adieux au public français: à la fin de l'année, la troupe sera dissoute, mettant fin à l'une des grandes aventures de la danse contemporaine.
Au terme de deux ans de tournée mondiale, les danseurs de la Merce Cunningham Dance Company arrivent à Paris pour faire leurs adieux au public français: à la fin de l'année, la troupe sera dissoute, mettant fin à l'une des grandes aventures de la danse contemporaine.

Temps de lecture : 3 min

Au terme de deux ans de tournée mondiale, les danseurs de la Merce Cunningham Dance Company arrivent à Paris pour faire leurs adieux au public français: à la fin de l'année, la troupe sera dissoute, mettant fin à l'une des grandes aventures de la danse contemporaine.

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Le chorégraphe Merce Cunningham avait souhaité cette "tournée hommage" (legacy tour) au moment de sa disparition en 2009, à l'âge de 90 ans.

Trois pièces sont au programme de la première série de représentations données du 15 au 18 décembre dans le cadre du Festival d'Automne. Deux de ces pièces, "Suite for Five" (1956-1958) et "Xover" (2007) ont été créées sur une musique du compositeur américain John Cage, ami de Merce Cunningham et directeur musical de la compagnie jusqu'à sa mort en 1992.

Le second programme, du 20 au 23 décembre, comprend également trois pièces, dont "Rain Forest" (1968) réalisé dans un décor du plasticien américain Andy Warhol, et "Biped", dansé sans interruption depuis sa création en 1999 et dont le compositeur, Gavin Bryars, sera présent pour la partie musicale live.

Un film, "Ocean", réalisé par Merce Cunningham et Charles Atlas, sera aussi projeté dimanche tandis qu'un atelier de pratique et de sensibilisation à la technique Cunningham est organisé le même jour pour les enfants et leurs parents.

A leur retour à New York, les danseurs de la compagnie donneront leur dernier spectacle, puis la compagnie sera dissoute.

Durant sa tournée d'adieux, la troupe s'est rendue dans neuf pays en Europe, en Asie, en Amérique latine, ainsi qu'en Israël et a donné environ 160 représentations, avec un programme différent selon les pays.

"Merce Cunningham aimait cette idée d'offrir une dernière opportunité de voir son travail avec les danseurs qu'il avait formés et les techniques qu'il avait développées avec eux", a déclaré à l'AFP le directeur de la compagnie Trevor Carlson.

Pour lui, cette tournée vise aussi à "transmettre la philosophie de Merce Cunningham en matière de chorégraphie et ses idées sur la manière de jouer avec l'espace et le temps".

"La liberté qu'il a créée pour lui-même et pour ses collaborateurs a été une leçon adoptée par les nouvelles générations", estime Trevor Carlson.

Merce Cunningham a opéré une rupture radicale avec la danse classique et la modern dance apparue aux Etats-Unis au début du XXe siècle, rejetant les codes et toute expressivité du chorégraphe ou de l'interprète au profit du mouvement et de l'aléatoire.

"Tous, nous avions beaucoup d'affection pour cet homme, monument historique de la danse", dit Cédric Andrieux, qui a dansé huit ans dans sa compagnie. "Il était extrêmement charismatique et un acharné du travail. Il nous demandait beaucoup physiquement, de faire l'impossible", raconte le danseur.

Ses chorégraphies se déroulent pour la plupart sur un plateau vide alors que des motifs sont peints sur le fond de scène ou bien des lumières projetées sur ce dernier. La musique et la danse sont conçues de manière indépendante l'une de l'autre et se rencontrent sur le plateau le soir de la première.

Le chorégraphe a travaillé avec de nombreux plasticiens, notamment Robert Rauschenberg, et a procédé avec John Cage à des expérimentations musicales radicales. Il a formé quelque 110 danseurs, selon Trevor Carlson, qui perpétueront son enseignement et son art.