Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Laurent Berger élu à la tête de la Confédération européenne des syndicats

Le numéro un de la CFDT restera à la tête de la centrale parisienne, la présidence de la CES n’étant pas une fonction opérationnelle.

Par 

Publié le 24 mai 2019 à 10h25, modifié le 24 mai 2019 à 10h33

Temps de Lecture 3 min.

Laurent Berger, numéro un de la CFDT, le 24 janvier 2019.

Laurent Berger, numéro un de la CFDT, a été élu, jeudi 23 mai, président de la Confédération européenne des syndicats (CES) avec 95,9 % des voix, lors du 14e Congrès de l’organisation à Vienne (Autriche). Seul candidat en lice, il succède au Belge Rudy de Leeuw, ex-président de la Fédération générale du travail de Belgique. M. Berger ne quittera pas pour autant la tête de la centrale de Belleville, à Paris, son nouveau poste étant non opérationnel.

Il est élu pour quatre ans, mais le principe d’une présidence tournante pourrait être décidé sous peu. La direction du syndicat européen est assurée par le secrétaire général, l’Italien Luca Visentini qui a lui-même été reconduit. « Il faut une CES offensive et réinterroger notre stratégie syndicale à l’égard des travailleurs européens, affirme M. Berger au Monde. Les orientations sont bonnes, mais il faut les mettre en œuvre en partant du réel. »

Créée en 1973, la CES, dont le rôle est de représenter les intérêts des travailleurs auprès des institutions de l’UE, regroupe 90 confédérations syndicales nationales – dont la CFDT, la CGT, la CFTC, FO et l’UNSA en France – ainsi que dix fédérations syndicales européennes. Mais son influence reste limitée, rappelle Jean-Marie Pernot, de l’Institut de recherches économiques et sociales, pour qui cette institution « n’est pas un outil syndical à la hauteur des enjeux ». « Il y a eu une dynamique, dans les années 1990, au moment de l’Europe sociale, mais depuis les années 2000, c’est terminé, note le chercheur. Par la suite, la CES a essayé de faire pression, de combattre la nouvelle gouvernance économique, mais sans résultats et les grands syndicats en Europe sont pragmatiques, ils ne perdent pas leur temps à mettre des gens dans la rue pour rien. »

« Noms d’oiseaux »

Sur la scène nationale, l’annonce de la candidature de M. Berger, début février, a fait grincer des dents. Yves Veyrier, le secrétaire général de FO, s’était dit « un peu surpris », assurant l’avoir apprise dans la presse. « On a un vrai problème avec la procédure. Et (…) surtout, entre la CFDT et Force ouvrière, sur les questions européennes, il y a franchement des divergences d’analyses sur ce qu’est la construction européenne », avait-il souligné. Philippe Martinez n’était pas plus allant. « Ce qu’on nous avait dit, ce n’est pas du tout ça, c’était une autre forme de la présidence de la CES », où Laurent Berger ne devait pas être « tout seul », avait-il expliqué.

La question des alliances internationales a agité le congrès de la CGT, qui s’est tenu la semaine dernière à Dijon et au cours duquel M. Martinez a été réélu à la tête de la confédération. Un amendement au document d’orientation, qui définit la ligne pour les trois prochaines années, a été adopté contre l’avis de la direction pour réintégrer dans les textes cégétistes la Fédération syndicale mondiale (FSM), l’internationale syndicale communiste que la CGT a quittée en 1995. Le nom de M. Berger a été sifflé à plusieurs reprises, notamment lorsque était mentionnée son arrivée à la présidence de la CES – une organisation jugée trop réformiste par certains.

Si M. Martinez, dans son discours d’ouverture le 13 mai à Dijon, avait estimé qu’avec la CFDT « le fossé se creuse depuis des années autour de notre conception même du syndicalisme », il avait souligné que « ce n’est pas en cultivant ses oppositions, ni en se traitant de noms d’oiseaux ou en se sifflant que nous persuaderons de cette nécessité d’unité ». Qualifiant d’« enjeu majeur » la question de l’unité syndicale, M. Martinez, qui n’avait pas fait de ce sujet une priorité de son précédent mandat, avait semblé infléchir sa position envers la centrale cédétiste.

Une direction qu’il a appuyée en donnant, jeudi depuis Vienne, un entretien croisé avec M. Berger à l’agence de presse spécialisée AEF. Si l’exercice n’est pas une première, l’initiative est suffisamment rare pour être notée – surtout en ces temps de désunion syndicale. A trois jours des européennes, les dirigeants cédétiste et cégétiste appellent à voter, dimanche 26 mai, contre l’extrême droite, pour le progrès social et développent leur vision de l’Europe. L’occasion aussi pour M. Martinez de qualifier l’épisode de la FSM d’« épiphénomène de congrès », d’assurer ne pas avoir « de soucis » avec l’élection de M. Berger à la tête de la CES, tout en rappelant leurs « divergences sur la conception même du syndicalisme ».

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.