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Josua Hoffalt, nouveau danseur étoile

La danse de Josua Hoffalt est une belle technique exprimée avec une grâce de faon. La Bayadere (saison 2011-2012) (c) Agathe Poupeney / Opéra national de Paris

Le danseur a été porté au firmament du Ballet de l'Opéra de Paris qui compte désormais dix-sept étoiles.

Sur proposition de Brigitte Lefèvre, Nicolas Joel a nommé, le 7 mars, Josua Hoffalt danseur étoile du Ballet de l'Opéra de Paris. Il a déjà 27 ans, mais c'est encore un tout jeune homme. Sa danse porte ce paradoxe: une belle technique et une force réelle, mais exprimées avec une grâce de faon qui irise sa danse des moindres inflexions de la musique ou du drame. C'est cette particularité qui l'a propulsé au sommet. En Djemil dans La Source, puis en Lenski dans Onéguine, on n'a vu que lui cet automne à l'Opéra de Paris. En Solor de La Bayadère, rôle qui lui vaut sa nomination, même sans éléphant, on l'aurait remarqué. Hoffalt se régale de ces centaines de personnages qui hantent le répertoire: «On rêve tous, un jour, d'être étoile, mais ce qui compte surtout c'est d'avoir accès aux rôles.»

Une bête curieuse

Il les travaille longtemps, souvent en les rapprochant de héros de cinéma dont il épie l'étoffe, les considérant de loin, avec une distance amusée: «L'acteur vedette de Cendrillon, il ne lui arrive rien. J'ai regardé Clark Gable pour le réinventer. J'aime les personnages qui ont une évolution. C'est le cas pour Lenski, ou Djemil: le premier sombre dans la jalousie et se fait tuer en duel, le second voit sa superbe mise à rude épreuve.» Solor, c'est autre chose: le drame entre le devoir et la passion: «J'aimerais travailler la main, ce qu'elle traduit de l'autorité, de l'élan du cœur, de l'ivresse du regret», dit-il.

Il danse, mais garde son quant-à-soi. Il parle roman russe, cinéma et restaurants du Sud-Ouest avec des trémolos dans la voix. À Marseille, où il a pris ses premiers cours, «le professeur m'a dit que j'étais doué, parce qu'il portait une attention soutenue aux très rares garçons danseurs. Parce que je me sentais comme une bête curieuse au milieu de toutes ces filles, j'ai voulu entrer à l'École de danse de l'Opéra. J'avais 14 ans, je m'y suis beaucoup ennuyé. Par contre, une fois dans le Ballet, quand j'ai pris le cours avec les grands, je me suis senti galvanisé. Imaginez: se retrouver à la barre avec Nicolas Le Riche!»
La nouvelle vie, qui s'est ouverte à lui le 7 mars, débute avec un bon nombre de représentations: il interprétera à nouveau Solor aux côtés d'Aurélie Dupont, sublime Nikiya, et de Dorothée Gilbert, d'une hauteur noble et cruelle en Gamzatti, les 17, 20 et 22 mars. La représentation diffusée en direct dans plus de 100 salles en France et en Europe (Gaumont Pathé). Il dansera aussi Dances at the Gathering de Robbins les 18, 24, 25, 27 et 31 mars. Il trouve encore le temps de rêver à Manon.

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