Pays-Bas: quand les maisons de poupées n'étaient pas réservées qu'aux petites filles

Les poupées et leurs maisons, monopole des petites filles? Ce n'était pas l'avis des riches Hollandaises et Allemandes au 17e et au 18e siècles, dont les maisons de poupées, véritables oeuvres d'art miniatures valant des fortunes, sont exposées à La Haye.
Les poupées et leurs maisons, monopole des petites filles? Ce n'était pas l'avis des riches Hollandaises et Allemandes au 17e et au 18e siècles, dont les maisons de poupées, véritables oeuvres d'art miniatures valant des fortunes, sont exposées à La Haye.

Temps de lecture : 3 min

Les poupées et leurs maisons, monopole des petites filles? Ce n'était pas l'avis des riches Hollandaises et Allemandes au 17e et au 18e siècles, dont les maisons de poupées, véritables oeuvres d'art miniatures valant des fortunes, sont exposées à La Haye.

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"Il s'agissait surtout d'un hobby pour dames: il y avait beaucoup d'argent à dépenser, du temps à occuper et c'était une activité sociale aussi", explique à l'AFP Jet Pijzel-Dommisse, le conservateur de l'exposition XXSmall, présentée au musée municipal de La Haye jusqu'au 25 mars.

La mode des maisons de poupées pour dames est née à Nuremberg (sud-est de l'Allemagne) au début du 17e siècle et s'est propagée surtout outre-Rhin et aux Pays-Bas voisins qui, durant le "siècle d'or", connaissent une prospérité exceptionnelle, grâce notamment au commerce maritime.

Conçues comme des maisons en coupe pouvant atteindre jusqu'à deux mètres de haut et de large, regorgeant de véritables trésors, elles coûtaient parfois aussi cher qu'une vraie maison.

L'épouse d'un riche marchand de soie d'Amsterdam, Petronella Oortman, aurait ainsi dépensé pour sa maison de poupées plus de 20.000 florins de l'époque, "soit le prix d'une grande maison le long d'un canal à Amsterdam", souligne Mme Pijzel-Dommisse.

Les murs de la maison de poupées de Sara Rothé, mariée à un riche marchand d'Amstel, dans la banlieue d'Amsterdam, exposée à La Haye, sont couverts de tableaux miniatures, de quelques centimètres carrés, peints par de véritables artistes.

- couverts en argent et faïences -

Dans la salle à manger, la table est dressée avec des couverts et des plats en argent massif, le buffet déborde de faïences, la bibliothèque de livres minuscules.

Un peu plus loin, dans une maison voisine, une servante s'active en cuisine pendant que le maître de maison se repose au salon, bercé par le tic-tac régulier d'une horloge. "A l'époque, tout était produit par de véritables artisans et artistes qui faisaient aussi les choses +en grand+", explique le conservateur.

Au-delà du passe-temps agréable permettant de dépenser l'argent superflu et du symbole d'un certain statut social, les maisons de poupées jouaient un véritable rôle social et éducatif.

La république des Provinces-Unies, connue pour sa liberté religieuse, abritait notamment de nombreux calvinistes. Selon Mme Pijzel-Domisse, la religion protestante a influencé le rôle éducatif des maisons de poupées.

"La vie à la maison était beaucoup plus importante dans les pays protestants que dans les pays catholiques, où l'église était au centre. Il était donc plus important dans les pays protestants de montrer comment une bonne maison était tenue", raconte-t-elle.

Amis et voisins venaient admirer les maisons, souvent accompagnés de leurs enfants qui voyaient ainsi comment les foyers devaient être gérés, ajoute-t-elle.

Après la révolution industrielle, les maisons de poupées et leurs accessoires se sont peu à peu standardisés. "C'est vrai qu'avant, l'échelle n'était pas toujours parfaite mais personnellement, j'aime beaucoup, cela donne beaucoup de charme aux maisons", assure Mme Pijzel-Dormisse.

Les maisons de poupées continuent de fasciner. Plus de 86.000 visiteurs ont admiré celles exposées à La Haye depuis novembre.

"C'est tellement beau et tellement petit", s'enthousiasme Eva Mits, une Néerlandaise de 78 ans. "On apprend tellement sur la vie d'autrefois, comment fonctionnaient les maisons, à quoi ressemblaient les costumes et la vie des femmes", continue-t-elle tout en s'extasiant devant une chaise en bois sculpté, haute d'à peine deux centimètres.

Commentaires (2)

  • metallica

    Je ne vois pas le rapport avec cet article @athos4. Réalisant des vitrines miniatures et ayant toujours été fascinée par le détail, je viens d'apprendre quelque chose de plus aujourd'hui : vie d'autrefois et beauté des objets faits avec passion. Oui j'imagine bien le coût de ces miniatures. Aujourd'hui, elles sont chères également (ex : un corset + bas + porte-jarretelles à l'échelle 1/12è c'est 16 euros !). Certaines sont faites "maison" (à l'époque c'était l'artisan) et d'autres en masse, mais chères quand même pour ce que c'est. Le Loisir et Création est cher. Mais quand on aime, quand on est passionné on ne compte pas... Ou presque pas.

  • athos4

    Quand vous prononce La Haye en Paye Bas on ne vous comprend pas ! C'est Den Haag.