AuchVibrer pour "Carmen arabo-andalouse"

Le premier week-end du festival Eclats de Voix se termine ce soir comme il a commencé : à la salle auscitaine du Mouzon, avec de l'opéra, par l'Opéra éclaté. Mais ce soir, c'est « Carmen arabo-andalouse » que propose cette compagnie d'art lyrique, une version un peu modernisée de « Carmen » de Bizet. Modernisée dans le sens où Olivier Desbordes a voulu revenir au plus près de la nouvelle de Prosper Mérimée et évacuer une imagerie peut-être un peu kitsch. Il a donc réorchestré la partition et réécrit les parties parlées. On n'entendra pas ici, parler du « toréador » ni même de la vertueuse Micaëla qui n'existent pas dans le texte original. Car l'opéra de Bizet est basé sur une nouvelle de Mérimée, un écrit violent qui met en scène une femme libre, Carmen, gitane andalouse, qui envoûte le Navarrais Don José au point qu'il tue le mari de Carmen. Un époux trompé qui avait disparu dans l'opéra de Bizet « pour des contraintes morales ». En revanche, sa musique offre une liberté de ton qui a séduit Olivier Desbordes. Il y voit des ponts avec la musique arabe. Sa Carmen est toujours une femme libre, qui fait ce qu'elle veut de son corps, mais son Andalousie chevauche les deux rives de la Méditerranée. La musique illustre ce rapprochement entre l'Afrique du Nord et l'Espagne du Sud : « On part de Bizet, on va dans l'arabo andalou, on revient à Bizet », dit le metteur en scène. La musique arabe apporte encore plus de lascivité au personnage principal. C'est donc une « Carmen arabo-andalouse » qu'il présente ce soir au Mouzon. Un spectacle créé voilà quelques années au Maroc, avec des chanteurs marocains et français. « Le décor était une grande toile peinte par un artiste marocain. On avait acheté les costumes dans les souks », se souvient Olivier Desbordes. Pour cette reprise, la distribution change mais l'âme reste la même.

Ce soir, à 18 heures, au Mouzon, à Auch. Tarifs : 15 €, 20 €, 25€. Tél. 05 62 61 65 00. F.R.