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Guerre en Ukraine : l'attaque russe d'un hôpital pour enfants à Marioupol suscite l'indignation

Un hôpital pour enfants a été bombardé à Marioupol mercredi. Trois personnes, dont un enfant, ont été tuées, et 17 blessées. Une nouvelle démonstration que Vladimir Poutine ne tient pas sa promesse de ne pas toucher aux civils. Le Kremlin a dit qu'il allait interroger son armée.

Hôpital pour enfants cible d'un tir russe, mercredi, à Marioupol.
Hôpital pour enfants cible d'un tir russe, mercredi, à Marioupol. (National Police of Ukraine/AFP)

Par Thomas Pontiroli

Publié le 10 mars 2022 à 08:39Mis à jour le 10 mars 2022 à 10:46

Vladimir Poutine avait promis de ne pas viser les civils en Ukraine. Mercredi, pourtant, un établissement abritant un hôpital pédiatrique et une maternité dans la ville de Marioupol a été touché par un bombardement russe. Ce bombardement a eu lieu, alors que la Russie devait observer un cessez-le-feu pour établir des couloirs humanitaires .

Au moins 17 membres du personnel de ce complexe hospitalier accueillant enfants et femmes enceintes ont été blessés dans ce raid aérien. Selon un nouveau bilan, établi ce jeudi, trois personnes, dont un enfant, ont été tuées. « Trois personnes ont péri, dont une fillette », a indiqué la municipalité sur Telegram. « Atrocité ! […] Arrêtez ces meurtres », a réagi le président Volodymyr Zelensky , qui a qualifié cette attaque de « crime de guerre ».

Sur une vidéo diffusée par la présidence ukrainienne, on voit l'intérieur de bâtiments soufflés, des débris, des feuilles de papier et des morceaux de verre jonchant le sol. Dans une autre vidéo, diffusée par France 2, on découvre le cratère où a frappé le missile, de plusieurs mètres de profondeur, dans ce qui semble être la cour intérieure de l'enceinte du bâtiment.

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Condamnations

Cette attaque intervient alors que les autorités russes avaient annoncé que leurs troupes respecteraient une trêve dans plusieurs zones en Ukraine afin de permettre aux civils de fuir des villes assiégées. « Quel genre de pays est la Fédération de Russie, qui a peur des hôpitaux, peur des maternités et les détruit ? », a interrogé le président ukrainien à la télévision.

La Maison-Blanche a condamné ce bombardement, estimant qu'il représente « une utilisation barbare de la force armée contre des civils innocents ». « Je suis horrifiée par l'attaque perpétrée contre une maternité à Marioupol, une attaque à la suite de laquelle de jeunes enfants et des femmes en train d'accoucher se seraient retrouvés enterrés sous les décombres », a, de son côté, réagi Catherine Russell, la directrice générale de l'Unicef. Elle rappelle qu'en moins de deux semaines, au moins 37 enfants ont déjà été tués dans le pays, et 50 autres blessés.

« Les Russes bombardent systématiquement les villes ukrainiennes. Ils ont fait ça en Syrie, en Tchétchénie », a estimé sur France Info, Josep Borell, Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. « Ils ne cherchent pas des objectifs militaires », a-t-il encore estimé.

Enquête en cours

La Convention de Genève (Annexe V, Titre II, Article 18) est pourtant très claire : « Les hôpitaux civils organisés pour donner des soins aux blessés, aux malades, aux infirmes et aux femmes en couches ne pourront, en aucune circonstance, être l'objet d'attaques ; ils seront, en tout temps, respectés et protégés par les Parties au conflit. » Nul doute que cette attaque sera au menu des discussions, ce jeudi en Turquie, entre les chefs des diplomaties russe et ukrainienne.

Emmanuel Macron a assuré, lui, que les « atteintes massives aux droits de l'Homme » perpétrées par l'armée russe seront « connues de tous, jugées et punies ». La Cour pénale internationale a, en tout cas, déjà ouvert une enquête pour faire la lumière sur la situation. Elle déterminera si certains actes relèvent du crime de guerre.

Le Kremlin a finalement indiqué, ce jeudi, qu'il allait interroger son armée sur ce bombardement. « Nous allons obligatoirement nous renseigner auprès de nos militaires, car nous, comme vous, n'avons pas une information claire sur ce qu'il s'est passé, et a priori, les militaires nous donnerons des informations », a indiqué lors d'un briefing à la presse, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Thomas Pontiroli

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