Dijon Le chanteur des rues n’ira pas au violon…

L’homme se dit chanteur des rues. Bien connu des usagers du centre-ville de Dijon, il comparaissait hier, en appel, pour outrages envers deux femmes agents de la police municipale.
Jean-Michel PETREAU - 16 déc. 2011 à 05:00 - Temps de lecture :
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Grande silhouette, cheveux blonds, musique largement improvisée, sans compter quelques propos très personnels distillés au gré de ses humeurs, Gérard R. se déclare chanteur des rues.

Si tous les Dijonnais le connaissent, les sentiments que suscite son omniprésence au centre-ville, engendre des réactions bien contrastées.

Force est de constater que l’homme dérape quelquefois, et que si certains le perçoivent comme un amuseur public, son comportement en agace d’autres. Et quand ses propos deviennent insultants à l’égard de personnes dépositaires de l’autorité publique, il se retrouve devant la justice.

C’est ainsi que pour s’être rendu coupable d’outrages envers deux femmes, agents de la police municipale à Dijon, Gérard R. a été condamné le 31 janvier dernier à 2 mois d’emprisonnement assortis d’un sursis de mise à l’épreuve d’une durée de deux ans, avec obligation de travailler, de se soigner, et de réparer les dommages causés. Depuis, l’homme a interjeté appel.

Devant la Cour, et à la lecture des faits, on apprend qu’en mai et novembre 2010, Il a traité les deux représentantes de l’ordre, de « salope » et autres noms d’oiseaux.

On apprend également que le prévenu, absent à l’audience, serait titulaire d’une maîtrise de musicologie, et d’un diplôme de musico-thérapeute. Aujourd’hui, bénéficiaire d’un RSA, il vit dans la rue.

Ceci étant, pour M e David, représentant les intérêts des parties civiles, aucune raison ne peut justifier l’attitude du prévenu, pas même une situation de pauvreté d’autant que l’homme persiste et signe dans ses comportements répréhensibles.

Quelque peu ironique, l’avocat général s’est étonné que l’emploi du temps de Gérard R. ne lui ait pas permis de se présenter devant la Cour. Ceci étant, il a souligné l’état de récidive des infractions, ainsi que la lâcheté de ces outrages.

S’il a conclu en demandant à la Cour une peine assortie d’aménagement, il a fait remarquer que s’il persistait, le prévenu pourrait bien connaître un jour prochain la prison.

« Il faut remettre les choses à leur place », a répondu M e Dumont, avocate du prévenu, lequel ne serait pas dangereux, juste un « original » qui dérange, et qui ne mérite pas qu’on le méprise, et encore moins qu’on le condamne sévèrement.

La cour a rendu son jugement : elle a confirmé le jugement rendu en première instance.