Les centrales au charbon produisent de plus en plus d’électricité en Allemagne et de moins en moins en France. Et c’est la filiale française du numéro un allemand de l’énergie, E.ON, qui va contribuer à la réduction de la part de l’énergie produite par le charbon dans l’Hexagone.
Luc Poyer, président du directoire d’E.ON France, a annoncé, vendredi 6 juin, la mise en service début 2015 d’une unité biomasse de 150 mégawatts (MW) à la centrale de Gardanne-Meyreuil (Bouches-du-Rhône), capable de couvrir les besoins de 440 000 foyers (hors chauffage). E.ON va investir 230 millions d’euros pour convertir une des deux chaudières au charbon de la centrale, qui fonctionnera 7 500 heures par an et émettra beaucoup moins de CO2 que la chaudière précédente.
« Ce sera la plus importante unité de France, souligne M. Poyer. Et une référence de la coopération franco-allemande », au moment où les deux pays cherchent des projets communs dans la transition énergétique. Elle contribuera aussi à améliorer l’équilibre fragile du réseau électrique de Provence - Alpes-Côte d’Azur (PACA).
La fourniture du combustible était un défi important. « Avec une consommation de 855 000 tonnes de biomasse par an, la centrale devient un acteur stratégique de la filière bois-forêt », puisqu’un tel volume est « comparable à celui d’un acteur de la filière papetière », explique-t-on chez E.ON. Il fallait mettre en place une fourniture régulière tout en assurant une gestion durable de la forêt. Un équilibre qui a été au cœur des 300 réunions entre le groupe d’énergie, les collectivités locales et les responsables de la filière bois.
FORÊT MÉDITERRANÉENNE SOUS-EXPLOITÉE
La centrale sera alimentée pour moitié par des produits de recyclage. E.ON France et Veolia ont signé, le 26 mai, un partenariat pour la fourniture sur dix ans de 6 % du bois nécessaire au site de Gardanne-Meyreuil (51 300 tonnes par an). A terme, elle fonctionnera à 50 % avec des produits de recyclage (bois d’élagage, résidus des espaces verts, débroussaillage anti-incendie, palettes, vieux meubles). Des rebus qui, faute de valorisation, sont abandonnés, enfouis ou brûlés, dégradant la qualité de l’air (particules fines…). « Ce contrat de long terme va permettre de réaliser les investissements nécessaires à la production de combustibles de qualité », se félicitent les deux sociétés.
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