Hugo von Hofmannsthal (1874-1929)

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par Christine Lecerf Réalisation: Christine Berlamont

Né dans la soie, à Vienne, en 1874 , - ses ancêtres, juifs convertis originaires de Prague, travaillaient dans le textile -, Hofmannsthal est un enfant solitaire, extraordinairement précoce. Adolescent surdoué, il parle plusieurs langues et a tout lu, des poètes grecs à Mallarmé. A 16 ans, les poèmes lui viennent comme des fontaines d'images. A 25 ans, il a en déjà écrit plus de 150 qui comptent parmi les plus beaux de la poésie de langue allemande. Pourtant quelque chose se brise autour de 1900. Un pressentiment, une hantise de la pétrification. Cette crise, pas seulement poétique mais plus largement identitaire, à la fois sexuelle, morale, sociale et culturelle, culminera avec l'effondrement en 1918 de l'empire habsbourgeois. « Je n'écrirai aucun livre parce que précisément la langue dans laquelle il me serait donné non seulement d'écrire mais encore de penser est une langue dont pas un seul mot ne m'est connu » conclut le jeune aristocrate Philipp Chandos dans une lettre adressée au philosophe Francis Bacon. Longtemps considéré comme le « Rimbaud autrichien », son renoncement à la poésie n'est pourtant pas de même nature. Il conduit l'homme à changer de vie - il se marie, a trois enfants - et amène le poète à descendre de sa tour d'ivoire - pour travailler sur la scène du monde : celle du théâtre et l'opéra.

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