Monsieur Zebu proteste toujours quand il s'agit d'aller quelque part qui n'est pas dans notre routine habituelle. Il suffit que nous soyons invités quelque part, ce qui arrive tout de même extrêmement rarement, pour qu'il m'en fasse toute une histoire.

"Pourquoi tu ne m'as pas demandé avant ?"
"Je n'irai pas"
"Je ne veux pas"
"Tu aurais dû m'en parler"
"Pas question"

sont les quelques répliques parmi les dizaines qui fusent en l'espace de quelques pénibles minutes qui suivent l'annonce de ce qui est prévu de faire sortant un peu de l'ordinaire.

Je suppose qu'il exprime tout haut, l'inconfort que je ressens moi-même dans cette situation d'inconnu. Comment le rassurer en quelque sorte, pour qu'on n'arrive pas en ayant anticipé et accumulé tellement d'appréhension négative, que le moment venu finisse par être devenu effectivement le cauchemard imaginé ?

Je n'en sais rien après tout, si ça va être une expérience formidable, à quoi bon faire des promesses qui seront retournées en "tu m'as menti" s'il s'avère que rien de si extraordinaire nous a détournés de notre routine rassurante ?

Alors, je dis qu'on doit prendre ce que la vie nous donne et en faire ce qu'il y a de mieux, que pas plus lui que moi ne savons si ce sera amusant, mais qu'on peut essayer.

Aujourd'hui, monsieur Zebu a eu la chance que le cadet de la famille avait envie de lui apprendre des coups au badmington. Et monsieur Ziti a trouvé un chariot qui bien qu'il lui ait roulé un peu sur le pied, ne l'a pas empêché parfois de bien s'amuser. Et tous deux ont passé un très bon moment, tandis que j'ai "socialisé" du mieux que j'ai pu, me demandant à partir de quand c'était le bon moment pour prendre congé, n'ayant toujours pas réussi à bien comprendre tous les codes sociaux des invitations américaines.

Je ne sais toujours pas si je suis restée trop longtemps, pas assez longtemps, s'il convenait plutôt de venir les mains vides, alors que j'ai apporté un gâteau de Pessah fait maison. Je m'en pose des questions ! L'essentiel, après tout, ça a été le bon moment qu'a passé monsieur Zebu.

Allez... la recette du gâteau, je sais que les blogs de recettes font ... recette, pour une fois que j'en tiens une perso, on ne sait jamais, ça peut servir. Il reste encore deux journées sans levain :

Le gâteau dit de Pessah (gâteau aux amandes)

180 grammes d'amandes entières (non salées, non effilées, c'est meilleur)
150 grammes de sucre semoule
6 oeufs

Réduire les amandes en poudre, les mélanger au sucre. Séparer les blancs des jaunes, incorporer les jaunes au sucre + poudre d'amandes un par un, obtenir une pate ruban si possible. Battre les blancs en neige très ferme. Incorporer les blancs. Mettre dans un moule à manqué ou bien un moule à cake huilé (mais pas tamisé de farine, c'est Pessah !), dans un four préchauffé, puis cuire 30 minutes thermostat 7 (385 ° Farenheit pour mon four américain).

Se conserve impeccablement toute la semaine, voire plus, sauf qu'on le mange très facilement, donc il peut aussi partir très vite. Excellent au petit déjeuner avec le café !