énergie Vive la bûche et le chauffage à l’économie !

La Bourgogne est la région française où la bûche est la moins chère. Très économe, le chauffage au bois emporte un succès croissant en Saône-et-Loire.
Le Journal de Saône et Loire - 04 nov. 2013 à 05:00 | mis à jour le 04 nov. 2013 à 07:18 - Temps de lecture :
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Jean-François Bererd (Bois Énergie Services) à Laives, fend du bois. Début novembre, l’entreprise n’a plus de bois sec disponible tant la demande est forte. Photo Th. D.
Jean-François Bererd (Bois Énergie Services) à Laives, fend du bois. Début novembre, l’entreprise n’a plus de bois sec disponible tant la demande est forte. Photo Th. D.

La température a chuté et l’allumage du chauffage donne des angoisses à votre compte en banque ? Essayez donc le chauffage au bois, au moins en mi-saison. Mais pas en installant une cheminée qui ne restitue que 5 à 15 % de la chaleur produite ! Les poêles de dernière génération sont bien plus performants. « Il y a dix ans, il fallait 20 stères pour chauffer une maison de 120 m2 pendant l’hiver, aujourd’hui 4 à 5 stères suffisent ! », dit Jean-François Bérerd, marchand de bois à Laives (Bois Énergie Services). Il ne s’en plaint pas, l’engouement des sud-bourguignons pour le chauffage au bois fait croître ses livraisons de bûches. C’est si vrai qu’en ce début novembre, il est quasiment à court de bois sec. Au téléphone, depuis septembre, l’entreprise reçoit 30 à 50 appels de prospecteurs par jour. Son confrère Jean-Jacques Ducerf à Saint-Bonnet-de-Joux, note aussi une hausse de la demande : « Je n’ai pas assez de bois sec, je refuse de 15 à 20 % de clients ! ». Idem pour Jonathan Bouthière à Broye : « Je ne peux plus suivre, je refuse des clients. » À Fontaines, les formulaires d’inscription à l’affouage (qui se termineront au 15 novembre) se distribuent comme des petits pains. « On va sans doute dépasser les 300 affouagistes alors que l’an dernier, on était passés en dessous (296), dit une employée de cette mairie où, comme à Farges-lès-Chalon, l’affouage est gratuit.

Des hausses successives

Y a-t-il vraiment hausse de la consommation de bûches ? C’est vraisemblable à voir le succès conjoint des poêles qui les consument. Pourquoi cette précaution de langage ? D’abord parce que des camions italiens, allemands et belges viennent désormais aussi se fournir en Bourgogne du sud. D’autre part parce que le matelas des stocks est à reconstituer. L’hiver 2012-13 s’est éternisé, obligeant les foyers à chauffer longtemps. D’autre part, « il a plu jusqu’en mai, ce qui a rendu le débardage du bois impossible. Et lorsqu’il reste en forêt, même coupé mais à l’ombre, il sèche mal », dit J.-F. Bererd qui voudrait que les clients sèchent aussi à domicile. Bref, la disponibilité en bois sec a du mal à suivre le mouvement alors que les besoins immédiats sont là.

Cette tension du marché peut expliquer quelques petites hausses de prix successives que le passage de la TVA de 7 à 10 % au 1er janvier 2014 va poursuivre. Pas de quoi renoncer à l’énergie bois dont le prix, entre 2008 et 2012 (+4,9%) a augmenté moins vite que l’inflation (+5,8%). D’autant que le baromètre de l’étude Allobois de septembre 2013 révèle que c’est en Bourgogne que la bûche est la moins chère (50,69 €/stère en 50 cm contre 65 € en moyenne en France). Ce prix n’est qu’indicatif, il varie selon la taille et le conditionnement des bûches, les distances de livraison, la mise en place ou non d’une quantité minimum de commande, le taux d’humidité du bois. Reste qu’en moyenne au kiloWatt-heure produit, selon l’argus AJENA de l’énergie d’octobre 2013, la bûche coûte exactement deux fois moins cher que le gaz, 2,4 fois moins que le fioul, 3,5 fois moins que l’électricité. Et si la forêt est correctement renouvelée, le bois est une énergie renouvelable, en outre génératrice d’emploi local. Il a tout pour lui !