« La Cessonnette » Joli nom ! C'est celui d'une nouvelle association qui a son siège au Cessonnais, bar qui tend à devenir le coeur battant du quartier. Les adhérents s'y retrouvent chaque jeudi à partir de 18 h. Ils se nomment eux-mêmes, en riant un peu, des « Amapiens », terme dérivé de l'acronyme Amap (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne). Chaque jeudi, donc, ils viennent remplir leur panier de légumes, de produits laitiers, de pain, de beurre, de fromage et parfois de viande. Des articles presque tous estampillés « bio », en tout cas proposés par de petits producteurs aux méthodes éloignées de celles pratiquées par l'industrie agroalimentaire. Le mouvement n'est plus tout à fait nouveau à Saint-Brieuc, où plusieurs Amap et collectifs assimilés ont vu le jour depuis un an ou deux. « Mais nous avions envie d'en avoir une à Cesson. Alors, nous avons distribué des tracts pour recruter des adhérents » explique Marion Gorgiard, à l'origine de l'initiative avec une poignée d'autres habitants. « La notion de proximité est importante », souligne Juliette, une adhérente.
Un acte militant
La Cessonnette, comme toutes les Amap, n'est pas un simple marché où l'on viendrait épisodiquement s'approvisionner au gré de l'humeur ou de la gourmandise du jour. « Les adhérents s'engagent par contrat auprès d'un ou de plusieurs producteurs sur une liste d'achats périodiques, généralement hebdomadaires. Ils paient d'avance, ce qui permet aux agriculteurs d'avoir un peu de visibilité financière et de réaliser leurs investissements », explique Juliette. « C'est un acte militant », confirme Andrée, une autre habituée. Rémunération équitable du travail, qualité des produits, réduction des émissions de gaz et de polluants... Tout le monde s'y retrouve. La Cessonnette a vu le jour le 10 septembre, et déjà une trentaine d'adhérents soutiennent activement sept producteurs. « Nous espérons grossir jusqu'à une soixantaine d'adhérents d'ici au printemps prochain, puis atteindre peu à peu la centaine », indique Marion Gorgiard. Les producteurs, dont la liste devrait elle aussi s'étoffer, ont été choisis avec soin. Ils sont tous installés dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres autour de Saint-Brieuc : le maraîcher est d'Hillion, l'éleveur de brebis (qui confectionne des produits laitiers) de Pléneuf. Le miel, l'orge grillé, la farine de sarrasin, les lapins et les poulets proviennent aussi de circuits courts. « Nous avons visité plusieurs exploitations », précise Andrée.
C'est payé pour six mois !
Venus à pied ou à vélo, en voiture le moins possible, les Amapiens se retrouvent visiblement avec plaisir. Leur panier au bras, ils prolongent la rencontre en bavardant. Marion Gorgiard lève le nez de con cahier pour échanger gaiement avec eux, puis replonge : c'est qu'il y a du travail ! Tout est enregistré et paraphé. « Mais une fois le contrat signé, il n'y a plus d'échange d'argent. C'est aussi une chose que les adeptes apprécient », explique-t-elle. Reste que la formule peut paraître contraignante. « Pensez-vous ! Je le craignais aussi, mais je m'y suis très bien habituée », assure Juliette. À la fin du premier cycle de six mois, Marion Gorgiard entend bien passer la main : dans une association de consommateurs responsables, les charges doivent tourner. Toutes les compétences et surtout de nouveaux adhérents seront donc les bienvenus !
Pratique La Cessonnette, chaque jeudi à 18 h 30, Le Cessonnais, 46, rue de la République.
