Publicité

Chine: un monastère bouclé par la police

Un monastère tibétain du sud-ouest de la Chine était bouclé aujourd'hui par la police et l'armée, au lendemain de l'immolation par le feu d'un moine bouddhiste, ont rapporté des témoins.

L'approvisionnement du monastère en eau, vivres et électricité était interrompu, a précisé un moine s'exprimant par téléphone de l'intérieur du monastère, dans le comté de Daofu (province du Sichuan). "Il y a au moins 1000 soldats et policiers déployés autour du monastère et environ 100 moines à l'intérieur", a-t-il déclaré. "L'électricité et l'eau sont coupés depuis deux jours et nous n'avons plus d'approvisionnement alimentaire".

La très forte présence sécuritaire a été confirmée par des hôtels et des restaurants contactés par l'AFP, qui ont précisé qu'ils avaient pour consigne de ne pas accepter d'étrangers comme clients. C'est dans ce comté qu'un moine bouddhiste est mort après s'être immolé par le feu, la deuxième immolation cette année dans la région où vit une importante population d'ethnie tibétaine.

Le bonze de 29 ans a mis le feu à ses vêtements et est mort des suites de ses blessures, ont confirmé les autorités de la préfecture autonome tibétaine de Gandze citées par l'agence officielle Chine nouvelle. Interrogé par l'AFP, un responsable du comté de Daofu s'est refusé à tout commentaire.

Selon l'organisation Free Tibet, dont le siège est à Londres, le moine, Tsewang Norbu, venait du monastère de Nyitso. "Il a bu de l'essence, s'est aspergé et a mis le feu à ses vêtements". Selon l'organisation de défense des Tibétains, on l'a entendu crier : "Nous le peuple tibétain, nous voulons la liberté", "Longue vie au dalaï lama" (chef spirituel), "Laissez le dalaï lama rentrer au Tibet".

La préfecture de Gandze est proche de celle d'Aba, où un jeune moine du monastère de Kirti s'était immolé en mars à l'occasion de l'anniversaire du début des émeutes antichinoises de 2008 à Lhassa. Cette immolation avait provoqué des troubles.
C'était la deuxième fois qu'un moine s'immolait par le feu au monastère de Kirti depuis les émeutes antichinoises de mars 2008, les plus meurtrières au Tibet en plus de 20 ans qui avaient gagné les provinces voisines à population d'ethnie tibétaine.

La Chine, qui affirme avoir "libéré pacifiquement" le Tibet en 1951, contrôle très étroitement cette région "autonome" ainsi que les provinces limitrophes du plateau tibétain.

LIRE AUSSI :

» Le dalaï-lama pense «sans urgence» à sa succession

Chine: un monastère bouclé par la police

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
10 commentaires
    À lire aussi