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"A Cannes, les femmes montrent leurs bobines, les hommes leurs films": un collectif féministe fustige une sélection exclusivement masculine de réalisateurs en compétition officielle, cette année au Festival de Cannes, dans une tribune parue dans le journal Le Monde daté de samedi.
"Les vingt-deux films de la sélection officielle ont été réalisés, heureux hasard, par vingt-deux hommes", souligne le texte, à l'initiative du collectif La Barbe et signé entre autres par la réalisatrice Coline Serreau, la romancière et réalisatrice Virginie Despentes et la comédienne Fanny Cottençon.
"Le festival couronnera donc pour la 63e fois l'un d'entre eux, défendant ainsi sans faillir les valeurs viriles qui font la noblesse du 7e art", ironise encore le texte accessible en ligne (www.labarbelabarbe.org).
Aucune réalisatrice ne figure cette année en compétition pour la Palme d'Or (contre quatre l'an dernier). La Néo-Zélandaise Jane Campion reste à ce jour l'unique Palme d'or féminine avec "La Leçon de Piano" (1993).
Avec humour, les signataires du texte déplorent la place laissée aux femmes, "en vitrine" comme maîtresse de cérémonie, à l'image de Bérénice Bejo cette année, ou sur "papier glacé" comme "icônes troublantes" célébrées pour "leur beauté, grâce ou légèreté", à l'image de Marilyn Monroe qui figure cette année sur l'affiche du Festival.
"Avec une grande lucidité sur le rôle primordial d'un tel événement, vous avez su empêcher toute velléité féminine de briguer une quelconque place dans ce milieu si bien gardé", lancent-elles à l'adresse des organisateurs.
"Surtout, ne pas laisser penser aux jeunes filles qu'elles pourraient avoir un jour l'outrecuidance de réaliser des films et gravir les marches du Palais autrement qu'au bras d'un prince charmant", ajoutent-elles..
S'il n'y avait que des femmes sélectionnées, avouons que ça ne passerait pas aussi bien. On penserait évidemment que les hommes ont été éludés. Pourtant, quand il s'agit de l'inverse, la situation paraît presque normale. C'est ainsi qu'on peut se rendre compte d'une domination masculine persistante et insidieuse.