Littérature. L’Opéra de Dijon publie son premier ouvrage : Le Violon Italien. La seconde voix humaine

C’est une surprise de taille que nous réservent l’Opéra de Dijon, et son directeur général Laurent Joyeux à travers la publication d’un livre consacré au Violon Italien.
Isabelle TRUCHON - 13 avr. 2012 à 05:00 - Temps de lecture :
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L’iconographie de cet ouvrage est somptueuse et est un autre atout de cette référence du violon italien.  Photo DR
L’iconographie de cet ouvrage est somptueuse et est un autre atout de cette référence du violon italien. Photo DR

La vocation d’une maison d’opéra est de produire des spectacles vivants – concerts, récitals, ouvrages lyriques – éphémères par essence et commerciaux par nécessité, qui paraissent bien éloignés du livre et de sa pérennité. C’est donc pour “réconcilier” le spectacle et l’écrit, et pour abolir le cloisonnement des savoirs, que Le Violon Italien a vu le jour à l’Opéra de Dijon, où il a été entièrement imaginé, conçu et réalisé.

Promenade dans le passé

Quant au sujet, il s’est imposé tout naturellement au regard de cette saison 2011-2012, dans laquelle la musique italienne se taille la part du lion ! Qui mieux que cette « seconde voix humaine », à qui l’Italie a donné le jour, il y a cinq siècles, peut l’immortaliser à travers l’écrit ? L’Italie et le violon sont indissociables et ce libre parcours auquel l’ouvrage invite le lecteur est un moment d’évasion, une promenade dans le temps, tout d’abord, à la recherche des luthiers d’exception et de leurs secrets, et dans l’espace, ensuite.

Le violon est, par définition, l’instrument du voyage : les musiciens se sont beaucoup déplacés, faisant sans cesse progresser leur art et leur savoir-faire. Aussi, Le Violon Italien, qui est un ouvrage collectif coordonné par Frédéric Lainé, rassemble-t-il d’éminents spécialistes européens. Dans divers articles, ces chercheurs et ces universitaires font le point sur leurs dernières recherches concernant, non seulement l’instrument lui-même et son fameux vernis, qui a déjà fait couler tant d’encre, mais aussi son complice de toujours, si fréquemment oublié : l’archet.

Et, bien qu’il soit plus que probable que ce livre devienne une référence absolue dans un domaine où la bibliographie est assez mince, il n’est pas rébarbatif pour autant ! L’iconographie, somptueuse, est souvent inédite. Et les confidences qu’il renferme, tant celles des luthiers, Frédéric Chaudière, Jacques Fustier, Bernard Sabatier et Guy Tinel, que celles des violonistes Stéphanie-Marie Degand, Enrico Onofri, David Grimal et Tedi Papavrami, sont passionnantes. Quant au portrait de Paganini, « ce squelette qui jouait du violon », tel qu’il se dessine à travers les témoignages de ses contemporains, notamment de Victor Hugo, il est tout simplement jubilatoire ! « Le livre est un instrument de l’intelligence au service de la liberté. Par la littérature, par la poésie, par l’histoire, par la philosophie, grâce au livre, nous pouvons être libres et égaux », souligne Laurent Joyeux, directeur général et artistique de l’Opéra de Dijon.

Le Violon Italien – Une seconde voix humaine saura séduire tous les publics, aussi bien l’amateur de beaux livres et de beaux textes que l’amoureux du violon, qu’il soit professionnel chevronné, débutant ou simplement curieux.

Infos Le Violon Italien – Une seconde voix humaine, textes et entretiens réunis par Frédéric Lainé, 275 pages, relié. Dans toutes les bonnes librairies, à partir du 6 avril.

Prix public : 35 €.