Il y a 25 ans, Dalida partait

REGARDEZ. Un quart de siècle après, les fans continuent de faire vivre la légende de la chanteuse disparue le 3 mai 1987. Une émission lui est consacrée vendredi.

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Dalida.
Dalida. © Photo 12

Temps de lecture : 3 min

C'est un lieu de pèlerinage, le 11bis, rue d'Orchampt à Montmartre. On grimpe un peu pour y accéder, mais il en faut plus pour décourager les passionnés de Dalida, qui fut la maîtresse des lieux. Vingt-cinq ans après sa disparition, il y a aussi les touristes faisant un arrêt devant la maison après être passés au Bateau-Lavoir. Diversité culturelle oblige, on vous demande l'adresse dans toutes les langues.

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Le Castellet est sans prétention, on le voit à peine engagé dans l'impasse. C'était le refuge de la diva. "Ma chaussette", comme elle l'appelait. Paris était à ses pieds, comme le sont ses fans. Elle avait toujours un mot gentil lorsqu'elle sortait ou rentrait avec son Austin. Elle prenait soin d'eux en disant à ceux qui passaient la nuit là, dans l'espoir de la voir encore une fois : "Je vous jure que je ne ressortirai pas. Vous pouvez aller vous coucher."

Le Dalida Tour

Fidèles, ils le sont encore un quart de siècle plus tard. Thierry Michel avait 22 ans en 1987. Il fait au mois de mai ce qu'il appelle "le Dalida Tour" : "Au moins une fois par an, j'y emmène des amis et je les convertis. Depuis la maison, nous allons sur la place Dalida, puis nous déjeunons chez Graziano, l'italien du Moulin de la galette qui n'est plus là aujourd'hui, mais ce n'est pas grave. C'était sa cantine, elle y dînait souvent avec Anouk Aimée. Nous allons ensuite sur sa tombe, la plus fleurie du cimetière Montmartre. À chaque anniversaire de sa mort, il y en a jusqu'au caveau d'en face. On termine en passant devant Orlando Productions, puis on va faire un tour chez Michou dire bonjour à Lulu, qui, depuis 30 ans, est Dalida tous les soirs sur scène. C'est la seule qui n'imite qu'une seule artiste." Dalida, c'est un contrat à durée indéterminée.

Nicolas Chiesa est né deux mois après la mort de l'icône. Chez lui, une pièce entière lui est dédiée : il a découvert la chanteuse il y a sept ans. "Il y a deux versants Dalida, les paillettes bien sûr, mais aussi la souffrance d'une femme. Les chansons légères et les autres, plus profondes, Pour en arriver là, Pour ne pas vivre seul. Beaucoup de jeunes s'identifient à elle pour ces raisons-là. C'est un peu ma grand-mère." Grand-mère ? C'est Orlando qui va être content.

La vigie

C'est lui qui garde le temple, Orlando, le frère et producteur. "Je suis le témoin de son histoire, le gardien de sa mémoire. Elle fut l'héroïne de sa propre légende." Chaque année, il retrouve des raretés, des chansons restées dans les tiroirs. En 2012, il a mis le paquet. Les DVD de trois concerts inédits, dont le mythique Olympia de 1971. Un coffret intégral de 500 chansons et un disque de reprises par des artistes aussi éloignés de l'univers de Dalida que les Garçons Bouchers ou Arno.

"Il nous fait plaisir. Le temps ne s'est pas arrêté grâce à lui, dit Thierry Michel. Chez moi, ça va de la chambre au salon. J'ai tout. Le fonds est inépuisable. Orlando nous a fait tous les pays. J'attends maintenant les inédits japonais avec impatience, ce sera peut-être pour les 30 ans." Merci, Orlando ! On peut bien dire ce que l'on voudra, Dalida ne serait peut-être plus Dalida si vous n'étiez pas là. Vous traitez par le mépris ceux qui disent que vous exploitez une chanteuse morte.

Disparue au temps du muguet

Il faisait beau ce dimanche 3 mai 1987, date de sa mort. Deux jours après le 1er Mai, la maison était encore remplie de muguet. Danièle Lefranc fut une amie proche de l'artiste. "Dalida portait bonheur. Regardez ce que sont devenus ses trois mousquetaires : Bertrand Delanoë, Pascal Sevran et Max Guazzini. Ils étaient ses amis bien avant leur réussite. Elle était généreuse avec ceux qu'elle aimait. Lors des fameux dîners du dimanche soir, on riait beaucoup. Elle ne disait jamais de mal de personne, elle était la gentillesse, et le public ne s'y trompait pas. Elle était une chanteuse du peuple, même si elle aimait les intellos, et Dieu sait si elle en recevait chez elle."

Sur le chemin du convoi funèbre entre l'église de la Madeleine et le cimetière, il y avait du monde tout le long du parcours pour dire au revoir à cette Italienne de naissance égyptienne et profondément française.

REGARDEZ un extrait de l'émission Dalida 25 ans déjà présentée par Daniela Lumbroso et diffusée vendredi 4 mai à 20 h 35 sur France 3 :




Commentaires (2)

  • pralone

    Une de ses chansons colle bien à l'actualité : les paroles. "les paroles, les paroles, les paroles", je parle bien sûr de politique.

  • metallica

    Je ne connais que trop peu de chansons d'elle, mais je trouvais que c'était une belle femme. Elle respirait le bonheur et la vie, même si finalement ce n'était qu'une apparence. J'ai été peinée quand elle est décédée. C'est bien que son frère ait pu garder ce patrimoine et le faire vivre, mais je me demande si c'est réellement par amour familiale ou par soif d'argent. Il faut bien que ça profite à quelqu'un mais quand on l'entend parler, il fait faux.