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Interviewé dimanche sur Canal+, le nouveau ministre de la Défense Alain Juppé a évoqué la polémique sur les commissions versées au Pakistan par la société DCN, qui y a vendu des sous-marins en 1994. Certaines de ces commissions ayant pu être reversées en France sous forme de rétrocommissions. À ce sujet, Alain Juppé, qui fut membre du gouvernement Édouard Balladur de 1993 à 1995, a eu ce commentaire : "Jusqu'en 1995, j'étais ministre des Affaires étrangères. Je n'ai donc pas eu à m'impliquer d'une manière ou d'une autre dans la vente des sous-marins dont il s'agit." Cette assertion est curieuse puisque Alain Juppé était ministre des Affaires étrangères lorsque ce dossier a été instruit par la CIEEMG (Commission interministérielle pour l'étude des exportations de matériels de guerre).
Or si la CIEEMG est "interministérielle", c'est bien parce que plusieurs ministères y sont représentés, notamment la Défense, les Finances... et les Affaires étrangères. Si le ministre n'assiste pas en personne aux réunions, ses services y sont bien présents et y jouent, de plus, un rôle important. Dans cette affaire, la CIEEMG a débattu de la vente associée à celle des sous-marins d'un équipement très sensible : une arme considérée par les marins français - qui avaient fait valoir leur point de vue à l'époque - comme très déstabilisante pour la région : le missile antinavires Exocet SM39 à "changement de milieu" tiré en plongée. La décision de le vendre a été prise au niveau gouvernemental, à la demande insistante du ministère de la Défense mais après délibération interministérielle, nous ont assuré plusieurs sources crédibles. C'est Matignon qui a emporté le morceau, permettant ainsi au Pakistan d'être l'un des premiers, sinon le premier, client export de cette arme. Au grand dam de son voisin indien, qui n'en disposait pas...
Pas le souvenir d'une "altercation" avec LéotardConcernant la suspension des versements de commissions décidée par Jacques Chirac, Alain Juppé - devenu Premier ministre en mai 1995 - confirme que le président de la République l'a averti de sa décision, et ajoute : "Je n'en sais rien de plus." Il y a quelques jours, Charles Millon - ministre de la Défense à l'époque - a dit qu'il avait demandé l'autorisation à Alain Juppé de placer sous écoute administrative d'anciens collaborateurs de son prédécesseur François Léotard, ce qui serait d'autant moins extraordinaire que Matignon doit donner son accord pour ces interceptions, parfaitement réglementaires. Alain Juppé explique : "Il y a des procédures pour ces mises sur écoute. Je n'ai pas le souvenir de cette demande ni de l'avoir honorée." Il ajoute qu'il ne se souvient pas d'une éventuelle "altercation" sur le sujet avec François Léotard.
...D'être droit dans ses bottes...Il va finir par puer des pieds!...Sans profiter de l'aubaine, il doit quand même savoir un tout petit peu qui s'est goinfré non?...
Je vous garantis que, personnellement, je n'étais au courant de rien avant que nous n'en sachions pas plus.
Joli cadeau de Noël en préparation ! Manifestations, suspicions, délations, suppositions : ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux ! Passionnant n'est - ce pas ? Petit papa Noël...