La totalité des 42 000 platanes du canal du Midi vont être abattus
La totalité des 42.000 platanes qui bordent le canal du Midi, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, menacés par un champignon tueur microscopique, devront être abattus d'ici une quinzaine d'années, a-t-on appris lundi auprès des Voies navigables de France (VNF).
La maladie connaît une "croissance exponentielle" depuis l'apparition du premier foyer en 2006, explique Jacques Noisette, un responsable de VNF, gestionnaire de l'ouvrage, qui estime que la progression du champignon, le chancre coloré, est beaucoup plus rapide qu'initialement prévu.
"Au départ, les scientifiques tablaient sur une progression à 25/30 ans, aujourd'hui on estime que les arbres seront tous touchés à 15/20 ans", dit-il.
Il n'existe aucun traitement contre le Ceratocystis Platani. Sa vitesse de propagation a conduit les pouvoirs publics à porter le plan d'abattage prévu de 2.000 arbres à 4.000 d'ici fin 2012 (pour environ 900 arbres abattus actuellement). "Il est probable qu'en 2013, on sera sur une moyenne annuelle d'abattage de 4.000 arbres", estime Jacques Noisette.
D'après un dernier bilan rendu public par la préfecture de Midi-Pyrénées, 211 foyers et 1.338 platanes contaminés ont été recensés à ce jour. Un an auparavant, on ne comptabilisait que 58 foyers et 788 platanes contaminés depuis 2006.
Remplacés par des frênes
Parallèlement, deux premiers chantiers de replantation sont prévus dès la fin 2011. Les arbres abattus seront remplacés par des frênes et des platanes résistant au chancre coloré, dans les zones les plus touchées de l'Aude.
En même temps, VNF, les services de l'Etat et les régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon complètent une étude sur un projet global de restauration des alignements d'arbre se référant aux "valeurs universelles" de l'Unesco. Ce document doit être rendu fin 2011 à la Commission supérieure des sites et paysages.
Un texte de référence décrivant l'intégrité du bien et les mesures prises pour le protéger doit aussi être transmis à l'Unesco avant le début 2012. VNF rendra également son rapport de gestion à l'Unesco, comme il le fait tous les six ans, à partir de juillet 2012.
Le coût des campagnes d'abattage, de replantation des abords du canal et de restauration des berges est estimé à environ 200 MEUR, dit Jacques Noisette.
Le dossier des platanes sera au menu du comité de pilotage de la charte inter-régionale du Canal des deux mers, le 28 juillet à Toulouse. Cette instance, qui associe l'Etat, VNF, les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine devrait être élargie au Languedoc-Roussillon et aux conseils généraux des départements traversés.
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