Gourmet: "J'associe De Wever à Hitler"
Toujours président d'honneur du FIFF, qui débute aujourd'hui, Olivier Gourmet a évoqué la situation de notre pays lors de l'interview qu'il nous a accordée.
- Publié le 01-10-2010 à 09h30
Olivier Gourmet est extrêmement critique sur la société dans laquelle il vit, et notamment sur le rôle de la télévision en son sein : « Ce qu'elle nous montre est d'un vide abyssal. Mais surtout, c'est abrutissant. Secret Story, c'est pire que de la pornographie. Je préfère encore montrer des films pornos à mes enfants que ça... Le plus inquiétant, c'est que ça anesthésie complètement le spectateur. Lui enlève sa capacité à recevoir, à polémiquer. Il faut tellement préserver chacun dans son petit confort qu'il n'y a plus de pensée ou de solidarité collective. Et je m'inclus dans le lot. C'est comme nos hommes politiques : à peine élus, ils ne pensent pas aux citoyens. Mais seulement à être... réélus. »
« Une Wallonie seule plutôt que De Wever »
Une somme de réflexes individualistes qui expliquerait donc l'incompréhension qui gagne les deux communautés de notre petit pays. Pour autant, un festival « francophone » ne revêt pas, aux yeux de son président d'honneur, une importance accrue dans ces conditions : « Je suis le premier à regretter qu'il n'existe pas davantage de passerelles entre les cinémas francophone et néerlandophone. Il a fallu que le pays soit en crise institutionnelle pour qu'on s'y mette : c'est triste. Mais la vérité, c'est que même si je suis attaché à mes racines, à Mirwart, à Namur, à la Wallonie, à la Belgique, je me fous d'être Belge ! Moi, je veux vivre dans une société en harmonie, entourés de concitoyens responsables. »
Ce que, on l'aura compris, ne sont pas à ses yeux Elio Di Rupo et, surtout, Bart De Wever : « Celui-là, je ne comprends même pas que l'on puisse négocier avec lui. Ce type, c'est un fasciste que j'associe à des monstres comme Hitler. Qui n'a qu'un objectif : saper le pays, et y arrive très bien. On ne s'assied pas à une table avec des gens comme ça. Ou alors, pour signer leur reddition. Si on veut encore sauver le pays, il faut confier son avenir à des politiciens, flamands et wallons, qui le veulent vraiment. Car moi, je préfère encore une Wallonie seule qu'une Belgique dirigée par un De Wever. »