La Direction des finances compile librement la TVA grâce à Cobol-IT

Étude de cas : Pour gérer la TVA sur un réseau maillé, la Direction générale des Finances publiques (DGFiP) a consacré un budget de plus de 10 millions d’euros comprenant l’acquisition de 647 serveurs nouvelle génération et le déploiement du compilateur Open Source Cobol-IT.

Par Christophe Auffray

  • 2 min

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Née en 2008 de la fusion de la Direction générale des Impôts (DGI) et de la Direction générale de la Comptabilité publique (DGCP), la Direction générale des Finances publiques (DGFiP) rassemble près de 130 000 fonctionnaires. Cette administration a notamment pour mission le contrôle des déclarations fiscales et le recouvrement des recettes publiques.

A ce titre, la DGFiP gère la TVA en France, utilisant pour cela une application critique principalement développée en Cobol. En 2007, l’administration décide de faire évoluer l’infrastructure informatique supportant cette application (un réseau maillé de plus de 600 serveurs) et le compilateur permettant de réinjecter les sources sur l’ensemble de ces serveurs.

La TVA et de nouvelles applications consolidées sur 647 serveurs

L’application de TVA de la DGFiP n’est pas figée et est amenée à évoluer chaque mois afin de prendre en compte les modifications fiscales relatives à son calcul. « Dans son appel d’offres, la DGFiP spécifiait qu’elle souhaitait procéder à une mise à niveau de ses machines pour faire face à la montée en charge, ajouter de nouvelles applications, comme la gestion des hypothèques et déployer un nouveau compilateur Cobol », détaille Marc Padovani, directeur de la division serveurs critiques d’HP France.

Le projet prévoit ainsi l’acquisition de 647 serveurs, chaque serveur abritant plusieurs applications, dont la TVA, et embarquant près de 850 services. Sur la partie infrastructure, la DGFiP a opté pour des serveurs HP Integrity sous OS HP-UX. L’administration fiscale disposait déjà des licences HP-UX ; elles ont donc été conservées pour équiper les nouveaux serveurs.

Mais si la DGFiP a favorisé un système d’exploitation propriétaire, elle a en revanche fait confiance à l’Open Source pour la brique compilateur en choisissant Cobol-IT, tout comme elle l’a déjà fait dans le domaine de la messagerie électronique en retenant Thunderbird.

Exigences du projet : ouverture du code et robustesse

« L’impératif pour la DGFiP était de pouvoir migrer en toute sécurité une application qui gère 70% des recettes du pays, tout en faisant des économies et en ayant accès aux sources. Le fait de ne pas avoir à payer une licence pour le déploiement d’un compilateur sur chaque serveur, tout en profitant de services associés, favorisait la maîtrise des coûts » explique Stéphane Croce, directeur général de Cobol-IT.

« La philosophie du projet était de ne pas perturber l’organisation existante. Nous avons donc « cloné » dans Cobol-IT les procédures qui existaient déjà. Nous avons par exemple fabriqué un émulateur analysant les paramétrages et les convertissant en toute transparence pour le nouveau compilateur » ajoute Stéphane Croce.

Avant sa mise en production, Cobol-IT est passée par plusieurs étapes préliminaires, dont trois mois de certification. A l’issue de cette phase, le compilateur a été mis en production à Saint-Nazaire (44), puis progressivement dans l’ensemble du département de Loire-Atlantique et enfin dans toute la France.

La combinaison d’un compilateur Cobol moderne et de nouvelles plates-formes matérielles (budget total du projet : plus de 10 millions d’euros) a permis de réduire drastiquement le temps de compilation des 2 millions de lignes de l’application de TVA : 15 minutes contre 1h30 auparavant.

« Ce projet est un signal fort aux DSI qui hésitent encore à basculer vers l’Open Source dans les domaines critiques de leur système d’information. Au sein de Cobol-IT, le libre, c’est une gestion professionnelle, des sources ouvertes – GPL et LGPL – et une communauté qui vient se greffer au socle de nos développeurs » défend Stéphane Croce.

/ Powercenter

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