L'Orchestre national du Capitole en voyage

  • Le deuxième  concert  de la tournée dans  le Bridgewater Hall de Manchester,  une vaste et belle  salle moderne.
    Le deuxième concert de la tournée dans le Bridgewater Hall de Manchester, une vaste et belle salle moderne. Photo DDM, AMCh.
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Anne-Marie Chouchan

L'Orchestre national du Capitole vient d'effectuer sa première tournée en Irlande et au Royaume-Uni. De belles salles et six concerts avec beaucoup de musique française.

Exporter l'excellence musicale toulousaine sur tous les continents constitue l'une des missions de l'Orchestre national du Capitole. Comme les sportifs, les musiciens défendent les couleurs de Toulouse à l'étranger, donnent le meilleur d'eux-mêmes en se produisant devant d'autres publics. L'Orchestre du Capitole vient d'effectuer sa première tournée en Irlande et au Royaume-Uni sous la conduite de son chef Tugan Sokhiev. Six concerts en sept jours, six villes étapes : les 104 musiciens et l'équipe de la régie technique ont parcouru pas mal de kilomètres, voyagé en avion, train et autocar. Première étape de la tournée, Dublin est à un peu plus de deux heures d'avion de l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Musiciens et accompagnateurs (cent dix-sept personnes) effectuent le trajet à bord d'un vol charter direct de la compagnie FlyBe. Trois bus attendent le groupe à l'aéroport de la capitale de la République d'Irlande. Une bonne demi-heure plus tard, tout le monde se retrouve dans le hall de l'Hôtel Burlington pour récupérer les passes magnétiques des chambres. Pas question de s'attarder : les bus repartent à 16 h 30 pour le National Concert Hall. Une répétition d'une heure, un raccord, attend les musiciens dans la salle de style ancien aux proportions harmonieuses. Tugan Sokhiev prend visiblement du plaisir à souligner tel détail, telle couleur. « Prélude à l'après-midi d'un faune » de Debussy, Troisième concerto pour violon de Saint-Saëns, « Symphonie fantastique » de Berlioz : le programme de musique française trouve ici un bel écrin acoustique. Le soir, avant que ne s'élèvent les premières mesures du « Prélude à l'après-midi d'un faune », servie par la flûte magique de François Laurent, une très récente actualité tragique ressurgit : le directeur de la salle de Dublin demande au public une minute de silence à la mémoire des victimes des tueries de Toulouse et de Montauban. Toute la salle se lèvera pour témoigner de son émotion.

Une « Fantastique » à couper le souffle

Plus tard, les mêmes auditeurs acclameront longuement Tugan Sokhiev et l'orchestre, à l'issue d'une nuit de Sabbat de la « Symphonie fantastique » à couper le souffle. Une vraie sarabande diabolique ! Un moment de virtuosité de haut vol pour tous les pupitres.

Le lendemain matin, départ à 9 h 30 de l'hôtel pour l'aéroport. Un autre vol charter décolle à 11 h 30 pour Manchester. Situé au cœur de la grande cité du Royaume-Uni, l'Hôtel Radisson Edwardian, qui accueille les musiciens, est proche de la vaste salle moderne Bridgewater Hall. Le soir, après un raccord, Le Carnaval romain de Berlioz ouvre le concert. Et la Symphonie fantastique, qui termine, mérite à nouveau bien son nom ! Superlative, l'acoustique donne la sensation d'entendre les vraies couleurs de tous les instruments. La tournée se poursuivra le lendemain à Reading, ville anglaise située à une soixantaine de kilomètres de Londres. Même programme que le premier soir dans la salle The Hexagon et nouvelle « Fantastique » exaltante. En bis, les belles mélodies de l'ouverture de l'opéra « Paillasse » de Leoncavallo. Le public anglais a adoré


Exporter l'image toulousaine

« Cette fin de saison, l'Orchestre du Capitole exporte les couleurs de Toulouse à l'étranger. Après l'Irlande et le Royaume-Uni, nous partons au mois de mai en Allemagne et en Amérique du Sud. Un partenariat important est mis en place avec Airbus pour les deux concerts de São Paulo. Le projet est porté par le nouveau président d'Airbus (à partir du 1er juin) Fabrice Bregier. L'idée est que l'excellence aéronautique et l'excellence musicale rayonnent ensemble », explique Thierry d'Argoubet, le délégué général de l'Orchestre du Capitole, dans l'avion qui relie Dublin à Manchester. À ses côtés, Tugan Sokhiev va plus loin : « Pour que l'orchestre continue à se développer, la création d'une nouvelle salle de concert à Toulouse est essentielle. L'image de la Halle aux Grains est fantastique, mais pas l'acoustique. Cette dernière est trop sèche. Il n'y a pas assez de volume, de réverbération », souligne-t-il.

Autre facteur du développement de l'Orchestre du Capitole, la nouvelle politique audiovisuelle débutée cette saison. » Elle permet d'amplifier de façon très significative l'audience des concerts. Chaque direct retransmis par Medici TV est capté par 100 000 internautes. La chaîne de télévision du Net diffusera les deux programmes que l'orchestre donnera en mai au Théâtre Colon de Buenos Aires. France Télévision sera également là pour enregistrer ces soirées », précise Thierry d'Argoubet.

La saison prochaine, d'autres tournées sont organisées en Asie (Japon, Chine et Corée) et dans plusieurs capitales européennes. Des déplacements à Moscou et Saint-Pétersbourg sont prévus en 2013/2014.

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