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Cinéma et tabac: soixante ans de liaisons dangereuses

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EN IMAGES - À l'heure où des décisions se prennent pour lutter contre le cancer, retour sur soixante ans de cigarettes au cinéma. Du glamour hollywoodien à la dépression pathologique.

Le tabac n'a pas toujours été le renégat du cinéma. Dans les débuts du septième art, la cigarette était presque l'accessoire obligé, garant du glamour et de l'élégance hollywoodienne. Dans les années 1940-1950, souvent portée au bout d'un porte-cigarette, elle est l'apanage des femmes fatales et des détectives élégants. C'est la contenance imposée. En 1946, Rita Hayworth dans Gilda de Charles Vidor est l'icône de l'érotisme américain. Gloria Swanson qui joue Norma Desmond dans Sunset Boulevard de Billy Wilder porte sa cigarette sur une petite bague à l'index gauche. Dans Le Grand Sommeil d'Howard Hawks, le personnage du privé, incarné par le légendaire Humphrey Bogart, n'est pas homme à se refuser le tabac.

Dans les années 1960-1970, la cigarette envahit les écrans, mais elle n'a plus la même connotation. Il s'agit de montrer à quel point les personnages fument de manière intempestive. Jean-Paul Belmondo dans À bout de souffle passe son temps à parler à la caméra avec désinvolture, clope au bec. En 1963, le tabac investit la vie des Tontons flingueurs, et sature l'image du film de Georges Lautner de ses grandes bouffées. Sans parler des films de Claude Sautet où François, Vincent paul et les autres ne cessent de parler de tout et de rien en fumant dans la cuisine.

Cette évolution de la cigarette au cinéma a vu un tournant en 2009, avec l'exposition Jacques Tati organisée par la Cinémathèque française. La loi Evin qui lutte contre le tabagisme a eu une influence notamment sur l'affiche de l'exposition: l'image de Mon oncle représentant Jacques Tati fumant tranquillement à bicyclette a subi une rectification. À la place de la pipe, un innoffensif moulin à vent.

Alors ç'en est fini pour la cigarette. Rebus du grand écran, elle connote depuis les années 1990, une sorte de dépression pathologique. Il n'y a qu'à voir. Bridget Jones n'en finit pas de déprimer et se console avec sa nicotine chérie. Quant à François Cluzet, dans le thriller de Guillaume Canet Ne le dis à personne, il fume pour oublier le meurtre de sa femme.

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4 commentaires
  • Oldsport

    le

    Il y a aussi ce film de Hou Hsiao-Hsen Millennium Mambo où l'actrice principale doit fumer au moins 300 clopes durant le film...

  • richy11

    le

    la longue agonie de vedettes de cinéma ( fumeurs ) atteintes de cancer devrait être filmée ...... ça ferait réfléchir 75 000 morts par an dus au tabac 4 000 morts par an dus à la route........

  • picvert65

    le

    Arrêtons de nous auto flageller sur les modes de vie passés qui étaient notre quotidien que se soit dans le monde du cinéma, dans le monde politique, dans notre histoire, dans nos manières de vivre,. Il va falloir bientôt fustiger les sabots de bois, le crottin de cheval dans les rues des villes, la science est là, et nous bénéficions de ses avancées profitons en et ne condamnons pas les générations passées car sans elles nous ne serions pas sur cette terre.

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