Depuis le début de la marée noire dans le golfe du Mexique, le gouvernement américain et la société britannique BP sont inondés de suggestions plus ou moins farfelues pour mettre fin à la fuite de pétrole. Un porte-parole du ministère de l'Énergie a jugé nécessaire mercredi d'écarter la plus radicale d'entre elles: colmater le puits accidenté grâce à une explosion nucléaire.

«Personne n'y songe», a déclaré le porte-parole, en faisant fi des scientifiques et internautes qui débattent de cette idée depuis plusieurs semaines.

 

«Une détonation nucléaire dans la mer commence à paraître comme une option étonnamment adéquate et faisable», a écrit Michael Weber, éminent scientifique de l'Université du Texas, dans la section du blogue Dot Earth du New York Times.

L'idée n'est pas nouvelle. De 1966 à 1981, l'URSS l'a mise à l'épreuve cinq fois pour colmater des puits à gaz. Mais l'option nucléaire soulèverait des risques que l'administration Obama ne voudrait pas prendre.

Sur le plan technique, une détonation nucléaire pourrait engendrer des dommages collatéraux imprévisibles, comme le laisse entendre une blague qui circule sur l'internet ces jours-ci: «Qu'est-ce qui est pire qu'une marée noire? Réponse: une marée noire radioactive.»

L'option nucléaire irait en outre à l'encontre de la politique nucléaire que défend Barack Obama, qui rêve d'un monde sans armes atomiques.