Après avoir détrôné Adele, les rappeurs de Sexion d'Assaut rêvent de Victoire

Les rappeurs de Sexion d'Assaut, à l'affiche d'un Paris-Bercy complet ce mardi, ont réussi l'exploit de détrôner Adele de la tête des ventes d'album et rêvent désormais d'une Victoire au goût de revanche pour couronner leur succès public.
Les rappeurs de Sexion d'Assaut, à l'affiche d'un Paris-Bercy complet ce mardi, ont réussi l'exploit de détrôner Adele de la tête des ventes d'album et rêvent désormais d'une Victoire au goût de revanche pour couronner leur succès public.

Temps de lecture : 3 min

Les rappeurs de Sexion d'Assaut, à l'affiche d'un Paris-Bercy complet ce mardi, ont réussi l'exploit de détrôner Adele de la tête des ventes d'album et rêvent désormais d'une Victoire au goût de revanche pour couronner leur succès public.

La newsletter culture

Tous les mercredis à 16h

Recevez l’actualité culturelle de la semaine à ne pas manquer ainsi que les Enquêtes, décryptages, portraits, tendances…

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Le premier album du collectif parisien, "L'école des points vitaux", avait été un des succès inattendus de 2010, avec 350.000 exemplaires écoulés, soit la 11e meilleure vente de l'année.

Leur second album, "L'Apogée" (Jive Epic/Sony), devrait surclasser ce résultat déjà flatteur. Depuis sa parution début mars, il caracole toujours en tête des classements devant la diva britannique et s'est déjà écoulé à 250.000 exemplaires.

Avec 18.000 spectateurs réunis à Paris ce mardi, un autre Bercy déjà programmé le 15 octobre et une tournée des Zénith, Sexion d'Assaut affiche tous les signes de la réussite.

Pourtant, dans les paroles de "L'Apogée" comme en interview, c'est toujours le sentiment d'une bataille à gagner et d'une revanche à prendre qui domine.

"On considère qu'on n'a pas encore totalement réussi", confirme le benjamin du collectif, Maître Gims, lors d'un entretien avec l'AFP.

"Par exemple, on n'a toujours pas eu de trophée, de Victoire de la musique, on a été +dénominés+. C'est quelque chose qu'on n'a pas digéré. On a encore soif de toutes ces choses-là qu'on nous a arrachées", dit le rappeur de 26 ans.

A l'automne 2010, le groupe, alors en pleine ascension, s'est retrouvé au centre d'une vive polémique à la suite de propos homophobes tenus par un de ses membres et véhiculés par certains de leurs anciens textes.

Sexion d'Assaut a fait amende honorable, multipliant les initiatives auprès d'associations de lutte contre les discriminations.

Mais les rappeurs ont dû annuler de nombreux concerts et ont écrit "L'Apogée" dans une "période difficile", conscients qu'ils devaient "se refaire une image", confie Maître Gims.

En famille Sombres et désabusés, les textes de Sexion d'Assaut, comme ceux d'Orelsan, sont le reflet d'une génération qui se méfie de tout engagement politique et dresse un constat sans concession d'un monde dans lequel elle peine à trouver sa place.

"On est des hauts-parleurs pour tous ces gens qui nous ressemblent et qui comprennent notre façon de parler de la société sans prendre partie", estime Maître Gims.

Mais, contrairement au rappeur de Caen récemment couronné aux Victoires de la musique, Sexion d'Assaut rencontre un écho au-delà des jeunes.

Aujourd'hui, "Sexion d'Assaut dépasse clairement le public du rap, ça s'écoute en famille. Dans nos concerts on voit des pères, des mères, des enfants de huit ans", poursuit-il.

"On a voulu montrer la face caché du rap, avec de la musique, de beaux thèmes. Oui, dans le rap il y a des vulgarités, des choses qui ne sont pas toujours agréables à entendre mais, nous, on vient proposer autre chose", explique Maître Gims.

Une adhésion que le monde du hip-hop avait peu connue depuis Diam's et qui "étonne pas mal de gens", voire "fait peur à certains", selon le rappeur.

"Quand on arrive sur les plateaux télés, les gens ne s'attendent pas à ça, ils peuvent avoir des préjugés: on est un groupe, on est majoritairement des Noirs...", explique-t-il.

Mais même dans un univers télévisuel traditionnellement frileux à l'égard du hip-hop, "ça commence vraiment à s'ouvrir", constate-t-il.

"On propose une nouvelle image du rap et ça ouvre des portes à de nouveaux artistes qui tentent leur chance. Je n'ai jamais vu les maisons de disques signer aussi rapidement des artistes", se réjoui Maître Gims.