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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une : c’est bien une révolution…

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Revue de presse française
Revue de presse française © Studio Graphique FMM
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Cette fois, on y est… Plus d’un million de manifestants hier en Egypte pour réclamer le départ de Moubarak. « Il était une fois la révolution », jubile L’Humanité. « L’Egypte debout », s’exclame Libération. « Moubarak s’accroche », constate Le Figaro. « Le va-tout de Moubarak », relève France Soir. Mais, pour Les Echos, « l’heure de la transition a sonné ». « L’Egypte se prépare à l’après-Moubarak », affirme La Croix. En effet, ironise Le Canard Enchaîné, c’est « le cri du Caire (…) : lâché par l’armée (…), Moubarak a déjà perdu la face et la partie. Il peut bien s’agripper, tenter des concessions trop tardives ou poser au rempart vivant contre l’islamisme des Frères musulmans, le raïs est irrémédiablement poussé vers la sortie par la rue, qui n’en veut plus. » Et désormais, s’exclame Le Canard en titre, « les Egyptiens l’appellent Honni Moubarak ! »

L’Est Républicain paraphrase le célèbre échange entre Louis XVI et le duc de la Rochefoucauld au soir de la prise de la Bastille : « C’est une révolte ? Non raïs, c’est une révolution ! Au huitième jour de l’insurrection en Égypte, la +marche du million+ devenue la marée des millions a imposé la transition, en un coup d’État populaire hors norme. Et sans retour en arrière possible, estime le quotidien lorrain. Certes, rien n’est encore fait, poursuit-il. Mais après trente ans de pouvoir, Moubarak ne se représentera pas, ni n’imposera son fils. La question reste de savoir s’il tiendra jusqu’aux élections. »

L’armée est le pouvoir…

Rien n’est moins sûr pour La Presse de la Manche : « Moubarak aura bien du mal à s’accrocher à son fauteuil présidentiel jusqu’en septembre. Car, semble-t-il, l’armée a bien compris que le peuple voulait le changement. » Mais, relève le quotidien normand, « l’armée, même discrète, est le pouvoir. Elle n’a donc pas particulièrement l’intention de s’effacer complètement. En organisant le départ d’Hosni Moubarak, elle donnera satisfaction au peuple. Mais elle pèsera ensuite très lourd dans le choix de son successeur, déjà désigné, en la personne du nouveau vice-président, Omar Souleimane. »

En effet, renchérit La Croix, « partie prenante du système, les généraux ont senti que des changements étaient nécessaires. En Egypte comme en Tunisie il y a quinze jours, les hauts gradés ont su prendre le pouls de la population et percevoir la violente poussée de fièvre. Dans les deux cas, les institutions militaires ont estimé que la cohésion nationale et la légitimité du pouvoir étaient des conditions importantes de la sécurité du pays. Il est à espérer, estime encore La Croix, que ce lien entre l’armée et la nation perdure, en soutien des autorités civiles, et non en substitution. »

Pour La Montagne, « rien n’indique encore que l’armée égyptienne renonce au pouvoir, à ses prébendes et à la manne américaine. Une fois de plus les États-Unis sont les maîtres du jeu, affirme le journal. Mais leur souhait d’un changement par la réforme ne fait peut-être pas assez cas de la poussée de la rue (…). Ce mouvement sans idéologie, sans religion et encore mal structuré, pourrait cette fois, estime La Montagne, emporter toutes les dictatures du Proche-Orient comme on l’avait déjà espéré à la chute de Saddam Hussein. »

Tâche d’huile ?

Les Dernières Nouvelles d’Alsace croient à cet effet domino : « si la révolution tunisienne restera le déclencheur d’un vaste tsunami, le bouleversement en Égypte, pays phare du monde arabe, fera forcément tache d’huile, clame le quotidien alsacien. Le très précipité changement de gouvernement hier en Jordanie donne un premier signal. »

Pour Bahgat el-Nadi et Adel Rifaat, deux politologues français d’origine égyptienne, interrogés ce matin par Libération, « ces deux révolutions (à Tunis et au Caire) annoncent au monde arabe une grande nouvelle : il existe une issue pour sortir de l’impasse dans laquelle tous ses peuples, depuis des décennies, se sentaient piégés. Jusque là, le choix qui semblait s’offrir à eux, c’était soit supporter des dictatures corrompues et délégitimées, soit accepter l’avènement de partis intégristes, que l’on supposait seuls susceptibles de renverser ces dictatures. » Désormais, poursuivent les deux politologues, ce qui se passe en Tunisie et en Egypte montre « que cette impasse était un trompe-l’œil. Que l’option de la liberté, de la dignité, du droit existe. Que ce n’est pas une hallucination d’intellectuels coupés de la réalité, mais que c’est au contraire un désir profond et partagé. »

Enfin cette remarque du journal Le Monde : « les événements d’Egypte et de Tunisie posent aux démocraties occidentales une question importante : doivent-elles pratiquer une diplomatie publique d’engagement au service de valeurs +universelles+ ? En somme, le drapeau des libertés publiques et des droits de l'homme, faut-il le garder en poche, le sortir à moitié ou le déployer en permanence ? »
Et bien pour Le Monde, il faut le sortir ce drapeau et en permanence…
« Les manifestants du Caire et de Tunis, écrit-il, adressent un message à l’école diplomatique +réaliste+ : il faut appeler un dictateur un dictateur, toujours et tout haut. » 

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